Dans le cadre de la gestion d’un État, le travail bien fait et le sérieux dans le suivi constituent la seule garantie d’un heureux rendez-vous avec son peuple.
À l’heure du bilan, le gouvernement du Président Macky Sall nous a habitué à des justifications alambiquées et la désignation de boucs émissaires.
Quand des sommes faramineuses sont dépensées pour régler la question des inondations au Sénégal, il faut, au-delà du phasage qu’exige un plan, surveiller et encadrer.
Combien de permis de construire ont été fournis dans des zones non aedificandi ? Combien de lotissements ont été faits en foulant aux pieds les règles d’urbanisme et environnementales les plus élémentaires ? Combien de constructions anarchiques ont dévié les chemins des eaux ruisselantes et ralentissent l’infiltration des eaux de pluie par le dépôt de gravats ? Combien de travaux d’utilité publique ou privée ont été effectués sans tenir compte de l’écosystème du territoire concerné ?
Combien de pères de famille sont allés habiter dans des zones non aedificandi ?
Pendant ce temps, où était le gouvernement ? Que faisait l’État alors que les enjeux sont énormes ? Des dégâts pour les familles et pour le trésor public, sont finalement toujours passés par pertes et profits sans évaluation, sans audit. On perd et on recommence.
Aujourd’hui les mêmes réflexes reprennent, les mêmes débats, les mêmes postures.
J’ai longtemps observé les choses se passer sans pouvoir réagir car pensant vivre une rediffusion d’un film tragique. Les propos d’hier sur la question peuvent bel et bien être reconduits aujourd’hui sans besoin d’être actualisés.
Il faudra anticiper et se prémunir des dégâts à la place de jouer aux pompiers.
Ce phénomène est transversale mais impose un diagnostic au cas par cas. Les raisons d’une inondation varient d’un endroit à un autre. L’approche technique de la question montre ses limites. Le plan décennal de lutte contre les inondations (PDLI) adopte le 18 septembre 2012 avec un budget prévisionnel de 766,988 milliards de francs Cfa n’a pas su anticiper sur les facteurs aggravants.
Une phase d’urgence (2012-2013) de 66,375 milliards et une phase court et moyen terme (2014-2016) de 250,603 milliards auraient été achevées. Il ne resterait qu’une phase moyen et long terme (2017-2022) de 450,009 milliards qui est en cours. Des milliards engloutis pour ne constater finalement que le déplacement des problèmes.
Le m’as-tu-vu a plutôt pris le dessus sur l’essentiel. Aider c’est bien mais prévenir est encore mieux.
Les populations sont fatiguées de vivre ce traumatisme récurrent. Il faut plus de volonté et de sérieux pour arriver à bout de ce phénomène.
Thierno BOCOUM
President du mouvement AGIR