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La croissance du PIB projetée à 1,1% pour 2020 contre 5,3 % en 2019, l’ICPE validé par le FMI

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Washington, DC – Washington, DC – 15 juin 2020 15 juin 2020 Une équipe des services du Fonds monétaire international
(FMI), dirigée par Mme Corinne Deléchat, a tenu une mission virtuelle du 2 au 12 juin 2020 pour mener des entretiens dans le cadre de la première revue de l’accord avec le FMI au titre de
l’Instrument de Coordination de la Politique Economique (ICPE) qui a été approuvé en janvier 2020.
À l’issue de cette mission, Mme Deléchat a publié la déclaration ci-après :

« L’équipe du FMI est parvenue à un accord avec les autorités en ce qui concerne les mesures
économiques et financières qui pourraient favoriser l’approbation de la première revue de leur programme sur trois ans au titre de l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques
(ICPE). Le conseil d’administration du FMI pourrait examiner cette première revue dans la deuxième moitié du mois de juillet 2020.
La pandémie Covid-19 a un impact significatif sur l’activité économique accentué par les mesures de fermeture des frontières, le couvre-feu et la distanciation sociale. Le taux de croissance du PIB est projeté à 1,1% pour l’année 2020 contre 5,3 % en 2019. Ces prévisions reposent sur la maîtrise de l’évolution de la pandémie, la mise en œuvre des mesures de soutien à l’économie et une reprise graduelle de l’activité au cours du second semestre de 2020. Elles sont toutefois marquées
par d’importants risques à la baisse.
Pour atténuer les effets de la crise imputable au COVID-19, le gouvernement a mis en place un
programme de résilience économique et sociale afin de renforcer le système de santé et de soutenir les ménages, la diaspora sénégalaise ainsi que les entreprises et leurs salariés. En avril
2020, le FMI a décaissé une somme de 442 millions de dollars EU (100% du quota du Sénégal) soit environ 263 milliards de FCFA ou 2% du PIB, au titre de l’instrument de financement rapide (IFR) et de la facilité de crédit rapide (FCR), apportant ainsi un soutien immédiat en termes de liquidités afin d’appuyer l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de riposte.
La mise en œuvre du programme soutenu par l’ICPE est satisfaisante. À fin décembre 2019, toutes les cibles quantitatives du programme sauf une concernant le pourcentage des marchés publics de gré à gré ont été atteintes, et des progrès significatifs ont été accomplis dans la mise en œuvre des objectifs de réforme pour fin juin. En particulier, les services du FMI saluent la finalisation de la
stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme, dont la mise en œuvre dès la deuxième
moitié de 2020 soutiendra les mesures de relance de l’économie.
La prise en compte totale de l’impact de la pandémie sur la collecte des recettes et les besoins de
dépenses supplémentaires porte le déficit budgétaire prévisionnel à 6,1% du PIB en 2020. Les
autorités ont exprimé leur engagement à mettre en œuvre des mesures temporaires, bien ciblées,
d’un bon rapport coût-efficacité et pleinement reflétées dans un budget révisé. Elles entendent
revenir progressivement à un déficit budgétaire de 3% du PIB à l’horizon 2022 (objectif de
convergence de l’UEMOA) à mesure que la situation se normalise. Les autorités se sont également
engagées à initier des mesures pour renforcer la transparence et la reddition de comptes
concernant les dépenses d’urgence.
En ce qui concerne les mesures de soutien à l’économie, il est important d’assurer que le soutien aux entreprises à travers les financements accordés soit bien coordonné et ciblé et que les conditions d’éligibilité aux divers mécanismes soient clarifiées. Ce soutien devra également reposer sur un partage approprié des risques pour limiter l’aléa moral et les coûts fiscaux. Les transferts directs destinés aux entreprises viables devront par ailleurs être évalués sur la base d’analyses coûts-avantages.
La crise représente une opportunité pour étendre les mécanismes de protection pour les couches les plus vulnérables (filets sociaux) et accroître l’efficacité des instruments existants pour soutenir
les petites et moyennes entreprises (PMEs). Le gouvernement examinera la possibilité d’élargir les
filets sociaux en coopération avec les partenaires au développement. De plus, le gouvernement entend accélérer le renforcement de la coordination des entités et programmes ayant pour mission le soutien aux PMEs.
Les réformes structurelles de la gestion des finances publiques vont se poursuivre, avec la pleine mise en œuvre des budgets-programme dès la loi de finances 2021, la maîtrise accrue des comptes de dépôt et le renforcement du Compte unique du trésor ainsi que l’amélioration de la gestion de la dette. Le gouvernement poursuit également la préparation du cadre de gouvernance des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
La mission tient à remercier les autorités de leur étroite collaboration et du climat d’ouverture qui a régné pendant les entretiens.

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