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La cohésion et la paix sociale sous la menace d’un hypothétique 3ème mandant

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Il est grand temps que nos psychologues, psychanalystes et sociologues nous édifient sur ce
qui se passe dans la tête de nos dirigeants, particulièrement africains, pour qu’une fois arrivés
au pouvoir, ils se croient investis d’une mission divine qui leur donne droit de vie et de mort
sur leurs concitoyens. Ne s’arrêtant pas là, ils vont même jusqu’à s’arroger la prétention divine
de décider, de qui doit les remplacer ou pas. Cette interpellation vaut tout son pesant d’or
d’autant plus que c’est aux termes d’intenses supplications divines jour et nuit et de milliers
de kilomètres parcourus pour solliciter le suffrage de leurs concitoyens, qu’ils accèdent à cette
station qu’ils se sont disputés avec d’autres concitoyens aussi méritants qu’eux. A moins de
résumer toutes ces supplications à de simples jeux d’oralité et de supercherie, comment ces
gens, futurs cadavres, une fois élus par leur peuple, en arrivent-ils à oublier qu’ils doivent ce
privilège à la seule volonté divine. En tout état de cause, qu’ils le comprennent ou feignent de
ne pas le comprendre, nous sommes tous devenus ce que nous sommes, par la grâce de Dieu.
Il fait de nous ce qu’Il veut, quand Il le veut et y met fin quand Il le veut. Sous ce rapport, il y a
lieu de comprendre qu’une fois, le processus de destitution divin, enclenché, ni les milliards
accumulés licitement ou illicitement, ni les réalisations infrastructurelles, ni l’autoritarisme qui
donne droit d’emprisonner et de libérer suivant ses humeurs, ni les prières, ni les fétiches
encoure moins les maraboutages, n’y feront rien. Il faut qu’on se le tienne pour dit et qu’on
en fasse notre boussole pour nous éviter toute forme de suffisance qui mène directement vers
une dictature dont la fin, risque parfois d’être tragique. Les exemples foisonnent dans le
monde. C’est d’ailleurs, l’occultation de ce pouvoir divin, couplée aux délices du pouvoir qui
les met dans une logique de conservation du pouvoir, au mépris des textes constitutionnels
qui encadrent l’exercice de ce pouvoir que Dieu leur a conféré à travers leur peuple.
Conséquence : apparition de courtisans qui s’érigent en bouclier et en défenseur du funeste
projet de troisième mandat, se créant ainsi un boulevard d’impunité qui leur donne le droit
de massacrer les derniers publics sous prétexte de se constituer une cagnotte de propagande
et campagne en faveur du prince.
Ainsi, s’installe un conglomérat à la tête duquel un Chef qui ne se donne aucune limite dans
la violation des principes et règles de l’état de droits. Il se singularise par l’autoritarisme avec,
à la clé, une répression aveugle, suivie d’arrestations arbitraires d’opposants, d’interdictions
tous azimuts des manifestations, de restriction des libertés individuelles et collectives pour tenir en respect leur peuple. En somme, l’état de droit fait place à l’arbitraire, à
l’autoritarisme, à l’absolutisme, etc.
Ainsi, le culte du travail laisse place à celui de la personnalité du chef qui s’en retrouve
déifié au détriment des objectifs de développement. Les politiques publiques censées
améliorer les conditions de vie des citoyens se réduisent comme peau de chagrin et ne
deviennent que de vains mots. Résultats des courses : une précarité dans des secteurs aussi
stratégiques que la santé et l’éducation l’inflation et le chômage galopants qui finissent par
abrutir les citoyens.
Et le Sénégal dans tout cela ?
Jadis considéré comme une vitrine de la démocratie en Afrique, faisant la fierté de tout un
peuple particulièrement de sa jeunesse, à laquelle nous appartenions, le Sénégal est en passe
de devenir le dernier de la classe.
Force est de constater que le Sénégal d’aujourd’hui n’a rien à envier au scénario
apocalyptique, ci-dessus décrit. Une caractéristique de l’Afrique des années 70 / 90, l’ère des
coups d’Etat dont le Sénégal est l’un des rares pays à y échapper.
Il faut dire qu’en plus de vivre ce scénario, la population sénégalaise vit sous la psychose de la
terreur depuis que se pose l’éventualité d’une troisième candidature. C’est l’éventualité d’une
troisième candidature qui est à l’origine de tous nos maux. D’une radicalisation autour de la
question, pouvoir et opposition en sont arrivés à des discours haineux, des invectives, des
calomnies, des liquidations d’adversaires politiques et des accusations de tous genres y
compris des problèmes de mœurs, désacralisant l’être humain. Alors qu’au Sénégal, toutes les
valeurs ancestrales de solidarité, d’entraide, d’honneur, de dignité, de probité, de fierté, de
courage de pudeur, de tolérance et de bonne gouvernance ont été bâties autour de la sacralité
de l’humain.
Malheureusement, toutes ces valeurs qui ont toujours fondé notre commune volonté de vivre
ensemble, notre respect et conformité aux préceptes divins s’amenuisent de jour en jour, au
profit d’intérêts bassement matériels qui ne procurent qu’un bonheur éphémère. Attention
au sabre divin ! Attention aux supplices des trois jours de tombe !
Aujourd’hui, il existe des échéances intermédiaires d’ici à 2024, échéances qui font vivre les
sénégalais, en majorité, dans la hantise de lendemains incertains. Il s’agit, entre autres, de l’affaire Adji SARR-SONKO et de l’éventualité d’une troisième candidature du Président Macky
SALL à la présidentielle de 2024.
En effet, cette sordide affaire Adji SARR / SONKO largement médiatisée, perçue, par la
majorité des sénégalais, comme un complot mal ficelé, continue de hanter le sommeil de plus
d’un sénégalais. Une affaire devenue un os sur lequel s’arc-boutent certains partisans du
pouvoir pour éliminer un adversaire politique. L’illustration a été donnée par ce week-end
inoubliable où sentant la proie leur échapper, beaucoup de responsables de la coalition Benno
Bokk Yakar se sont relayé sur les plateaux de télévision, la mine grave, l’air groggy, pour
accuser le sieur Ousmane SONKO de tous les péchés, pour une affaire, qu’eux-mêmes
qualifiaient de privé. L’objectif était d’inverser une tendance médiatique qui semblait leur être
défavorable. Malheureusement pour eux, la suite on la connait.
L’autre échéance qui fait peur aux sénégalais est celle de l’éventualité de la candidature du
Président Macky SALL en 2024. Elle est appréhendée avec anxiété parce qu’en face du camp
présidentiel, (Thuriféraires et faucons) se dresse une forte coalition constituée de partis
d’opposition, de membres de la société civile, d’artistes et d’activistes tous déterminés à
barrer la route à une troisième candidature. Les sénégalais ont toutes les raisons d’avoir peur
pour avoir vécu un précédent avec des conséquences funestes. Des jeunes y ont perdu la vie
et la plupart étaient à la recherche pénible d’un avenir radieux. Ceux qui ont survécu ont
maintenu l’option d’une lutte pour la dignité. Une option qui leur vaut, malheureusement,
d’être mis aux arrêts pour croupir en prison. Leur tort, s’il en est un, est celui d’un délit
d’opinion. Sous ce rapport, il y a lieu d’interpeler le Chef de l’Etat, en lui rappelant que malgré
un contexte politique tendu, avec des conséquences regrettables, ses prédécesseurs ont eu la
sagesse de préserver les jeunes des affres de la prison. Ils ont fait montre d’une intelligence
politique, pour privilégier le dialogue et créer les conditions d’un climat social apaisé.
Parallèlement, le système judiciaire a joué une partition douce, pour encourager la volonté
politique susceptible de consolider la paix sociale. Une telle approche a démontré que les
hommes politiques n’ont pas perdu de vue l’importance du capital humain qu’est la jeunesse,
force vive de la Nation en quête continue de progrès.
Monsieur le Président ne comptez-vous pas parmi vos ministres conseillers, un esprit brillant
qui incarnait cette jeunesse malsaine dont se plaignait le Président Abdou DIOUF ?
La situation est très grave et les perspectives sont sombres au point que toutes les voix
autorisées, susceptibles d’être entendues doivent s’élever pour parler au Président Macky
SALL qui est le seul, par la grâce de Dieu, à détenir les clés de la décrispation et de
l’apaisement.
Du point de vue de l’humble citoyen que je suis, comme tous les autres qui se sont délesté
d’une partie de leur souveraineté au profit du Président Macky SALL, c’est par cette modeste
contribution que j’entends apporter ma pierre à la fortification de l’édifice social, à savoir le
Sénégal notre chère patrie dont l’honneur vaut tous les sacrifices.
L’autorité du Chef de l’Etat, Macky SALL pour une solution à ces deux affaires dont le
dénominateur est la candidature à un troisième mandat, est vivement interpellée.
Monsieur le Président, en tant que dépositaire de la confiance de vos concitoyens pour que
règne l’égalité et la liberté entre tous les citoyens, gage de paix sociale et de développement,
vous ne devez pas rester sourd à ces appels. Cette confiance devrait en principe, vous donne
plus de devoirs que de droits.
Monsieur le Président, votre patriotisme (économique) que certains de vos compatriotes
vous dénient, sans arguments convaincants, en dit long sur l’ambition que vous avez pour le
pays. Une telle posture ne peut avoir d’égal que la capacité de dépassement et le sacrifice de
vos intérêts personnels ou claniques, pour privilégier l’intérêt général. Sous ce rapport,
Monsieur le Président de la République l’extraordinaire capacité de reniements de certains de
vos collaborateurs, devenue virale n’a d’égalité que leur « lâcheté » qui leur avait permis de
vous tourner le dos lors des évènements de Mars 2021. Evénements douloureux que nul ne
souhaite voir se reproduire en 2024.
Monsieur le Président, vous en avez été assez bien édifié pour ne pas tomber dans la
sourcilière que posent certains de vos partisans qui ne sont mus que par leurs intérêts
égoïstes.
Monsieur le Président, vous êtes à la tête de ce pays depuis onze ans ; onze années durant
lesquelles, vous avez pu faire tout ce qui était en votre possible pour sortir ce pays d’un point
A vers un point B. Même, vos farouches adversaires vous reconnaissent votre bilan matériel
sans quoi, aucune économie ne peut émerger.
Monsieur le Président, de ce point de vue, il n’y aucune raison qui doit faire que ne sortiez pas
par la grande porte.
Tout le peuple sénégalais, en dehors bien sûr de ceux précités, attend de vous cette toute
petite phrase : « je ne me représenterai pas en 2024 » ; phrase petite par sa taille mais lourde
par son poids. Cette phrase qui non seulement aura des retentissements certains dans votre pays mais également sur toute l’Afrique mais vous fera rentrer dans l’histoire. Tout comme,
elle nous réhabituerait avec notre cohésion sociale déjà rudement malmenée avec les affaires
précitées.
Monsieur le Président, nous saluons votre volonté de faire revenir dans le jeu politique tous
les bannis mais également vous demandons de la clémence pour tous ces jeunes emprisonnés
depuis les évènements de Mars 2021 à nos jours dont véritablement, nous pensons que leur
place n’est pas la prison. Cette fois-ci, nous interpellons le père de famille que vous êtes.
Monsieur le Président, votre statut de Président de l’UA et d’un pays qui constitue une
référence en matière de démocratie en Afrique, continent en proie à des maux et des
malheurs faute d’état de droit, exige de vous, que vous contribuez à faire changer la donne.
Ce que le Président béninois, Patrice TALON s’est gardé de faire, vous en avez le pouvoir de
par votre statut et de par cette petite phrase.
Eu égard aux facteurs critiques soulignés plus haut, Monsieur le Président, nous en appelons
à vos meilleures dispositions, pour imprimer une solution à tout ce qui menace la paix et la
cohésion sociale. Le supposé dossier Adji SARR / SONKO et l’éventualité d’une troisième
candidature à la présidentielle 2024 ont mis et continuent de mettre en ébullition le climat
social.
Par ce geste, notre cohésion sociale rudement malmenée, en sera restaurée afin que les
valeurs humaines constituées d’amour, de paix, fraternité, du travail et de solidarité soient
notre seule raison de vivre. C’est à cela que nous invite La devise de notre Nation, UN
PEUPLE, UN BUT, UNE FOI.
Mamadou FAYE
Grand-Yoff

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