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Déclaration : Non à un statut de membre pour Israël au sein de l’Union Africaine !

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En annonçant le 22 juillet dernier son acceptation des lettres de créance de l’ambassadeur d’Israël, le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), M. Moussa Faki Mahamat, a laissé sous-entendre, comme un fait accompli, une décision d’admission à l’UA de l’Etat sioniste en qualité de membre observateur. Une telle disposition, si elle venait à être entérinée à l’occasion du prochain Conseil Exécutif de l’UA, prévu à la mi-octobre, serait en contradiction flagrante avec l’Acte constitutif de l’Union, ainsi qu’avec la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et, plus généralement, avec les intérêts supérieurs bien compris du continent africain tout entier. D’ores et déjà quelque 23 pays africains, l’Algérie, L’Egypte, l’Afrique du Sud, plusieurs pays de la SADC et de la Ligue arabe, entre autres, se sont publiquement démarqués d’une telle perspective. Rappelons que l’Acte constitutif de l’UA tout comme la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, dans leurs préambules comme dans plusieurs de leurs articles, condamnent le colonialisme, le néocolonialisme, l’apartheid, la domination sous toutes ses formes, et affirment le droit des peuples colonisés ou opprimés à lutter pour leur libération. Israël prétend vouloir se rapprocher des pays africains pour mieux les aider à travers des programmes de coopération, notamment dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité, des technologies nouvelles et des télécommunications. Il cherche en vérité à étendre son influence en Afrique et, du même coup, à isoler l’Etat de Palestine, en lui ôtant toute possibilité de base arrière sur le continent. Mais peut-on décemment, au nom de prétendus avantages économiques, se livrer à du waxaale (marchandage) sur le dos de la liberté du peuple palestinien surtout si, à la suite du Président Nelson Mandela, « nous savons tous très bien que la liberté de l’Afrique ne sera jamais complète sans celle des Palestiniens » ? Comment un pays qui prône en actes la colonisation, l’apartheid, le terrorisme d’Etat, la violation flagrante et constante des Résolutions des Nations Unies sur la Palestine, de 1947 à nos jours, qui se livre à des crimes contre l’humanité et nie le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, peut-il se voir octroyer aujourd’hui le statut de membre observateur de l’UA, lequel lui a été refusé depuis 2002 ? La seule attitude qui vaille c’est, conformément à la tradition de l’UA, de decider, par consensus, de ne pas admettre Israel en tant que membre observateur. La diplomatie sénégalaise est hautement interpellée. En effet, notre pays, qui devra d’ailleurs assurer la présidence tournante de l’UA au début de l’année prochaine, ne saurait admettre que, sous son magistère, soit consacrée la decision sinistre et infamante de voir l’Etat sioniste d’Israël plastronner impunément aux côtés des autres pays du continent. Le Sénégal a su assez tôt entretenir une relation historique de solidarité avec la cause palestinienne. « Les liens entre les deux peuples sont d’ailleurs antérieurs à l’indépendance du Sénégal », souligne l’Ambassadeur de l’Etat de Palestine au Sénégal, Son Excellence le frère Safwat Ibraghith, qui évoque le passage d’Elhadji Oumar Foutiyou Tall par la Palestine, il y a plus de 200 ans, sur la route du Grand Pèlerinage ; ou encore la visite en Palestine, en 1954, de Cheikh Al Islam Cheikh Ibrahim Niasse qui avait noué des liens institutionnels avec le grand mufti de la Palestine Haj Amine el Husseini, lequel lui avait demandé de diriger la prière à la mosquée Al Qods. Toutes les familles religieuses du Sénégal ont toujours soutenu la cause palestinienne. Sans oublier, ajoute l’Ambassadeur, que Léopold Sédar Senghor est l’un des tout premiers présidents subsahariens à avoir délivré un passeport diplomatique à Yasser Arafat dans les années 70 et à l’avoir accueilli en 1977, en sa qualité de Chef de l’OLP. Sous la présidence d’Abdou Diouf, le Sénégal est aussi l’un des premiers pays au monde à reconnaître le nouvel Etat de Palestine dès 1989. Cette position n’a pas varié sous la présidence de Me Abdoulaye Wade. Plus récemment, en décembre 2016, l’Etat du Sénégal sous l’autorité du président Macky Sall, a parrainé avec la Nouvelle-Zélande, la Malaisie et le Venezuela, la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens. Comme mesure de rétorsion, Israël n’avait pas hésité à rappeler son Ambassadeur pour consultation et à suspendre certains de ses programmes de coopération avec notre pays!
Le Sénégal, nous ne le soulignerons jamais assez, est le seul pays au monde à présider sans interruption, depuis 1975, le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, responsabilité qui doit le pousser à toujours faire plus que tous les autres, que ce soit dans le cadre de ses relations bilatérales, ou au sein de la CEDEAO, de l’UA, de l’OCI, de l’ONU et autres instances internationales. Le Sénégal est interpellé, toute l’Afrique est interpellée. N’avait- il pas fallu le contexte agité des luttes opiniâtres du peuple togolais contre le pouvoir en place pour empêcher la tenue d’un honteux Sommet Afrique –Israël prévu à Lomé en octobre 2017 ? Il est donc temps de renforcer nos capacités d’organisation et de mobilisation pour la multiplication de manifestations de masse diversifiées, la promotion du mouvement BDS (Boycott-Désinvestissements-Sanctions), le déploiement de campagnes plus fortes de protestation et de dénonciation contre les menées criminelles d’Israël en terre de Palestine occupée. Les mouvements citoyens, les syndicats et autres mouvements sociaux, les partis politiques, les associations religieuses, les organisations démocratiques et de protection des droits humains, les parlements, les collectivités territoriales ainsi que les personnalités indépendantes, se doivent de renforcer leur coordination et leur mobilisation au Sénégal, comme dans les pays frères de la sous-région et plus largement en Afrique, pour édifier ensemble une Plateforme ou un solide Réseau panafricain de solidarité avec la Palestine, dans le but d’apporter un soutien plus déterminant à la cause et à la résistance du peuple palestinien martyr. A nos yeux, la victoire finale passera, de façon incontournable, par l’établissement de l’Etat de Palestine indépendant et viable, libre et démocratique, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem Est comme capitale.Non à un statut de membre observateur pour Israël au sein de l’Union Africaine !Palestine vaincra !

Fait à Dakar le 29 septembre 2021

Signataires : ORGANISATIONS :1-Amnesty International /Section Sénégal
2-Forum Social Sénégalais
3-Collectif de Solidarité Sénégal-Palestine
4-ARCADE
5-FRAPP
6- PALAE
7- Confédération des Syndicats Autonomes du Sénégal /CSA
8-Campagne Sénégalaise pour le Défense d’Al Qods et la Palestine
9- RADDHO
10 Réseau Siggil Jigeen
11. Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA)
12. IRA THINK THANK
13. Toit du Monde Sénégal
14. OSIDEA
15. Alliance Sahélo Golf pour le Développement (Alisgold)
16. Y EN A MARRE
17. Plateforme des Acteurs non Etatiques (ANE)
18. Afrikajom Center
19. COSEF
20. Dialogue Citoyen pour la Consolidation de la Démocratie et la Paix
21. Handicap FormEduC (HFE)
22.
23.
24.
25. PERSONNALITES
-Cheikh Ahmet Saloum DIENG/ Forum Islamique pour la Paix
-Alla KANE, ancien inspecteur des impôts
-Thierno DIOP, professeur de philosophie au CESTI
-Babacar SAMB, ancien Ambassadeur en Egypte-Dalal El Ali, militante de la cause palestinienne—

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