La victoire du Président Macky Sall sur les quatre candidats de l’opposition a fait l’effet d’une bombe face aux Sénégalais qui s’attendaient à voir un second tour. La réaction « synchronisée » de l’opposition qui ne déposera pas de recours, soutenant que Macky Sall a confisqué la volonté du peuple, a été un message fort adressé au peuple sénégalais. A présent, c’est au peuple de mener le combat. Mais sans leaders, comment ce combat va se dérouler ? Il est temps que les Sénégalais se réveillent véritablement et relèvent par eux-mêmes leur propre défi de changement qu’ils ont raté lors de cette élection.
De cette élection, on retiendra que le changement a été le leitmotiv des candidats de l’opposition. Mais force est de constater que seul Ousmane Sonko a incarné cet idéal en sortant des chantiers battus des politiciens qui ont tendance à mettre en avant leurs intérêts personnels au détriment du peuple. Malgré ses maigres moyens comparés à ceux de Macky Sall, le candidat Sonko a su s’organiser avec son équipe pour financer sa campagne. Son style nouveau de révolutionnaire qui veut se démarquer du système occidental aura été le choix véritable pour le changement avec ses idées d’instaurer une monnaie de chez nous. Et comme Bougane l’a dit, si comme à Mbacké et à Thiès, les sénégalais avaient fait la même chose dans les autres régions, le changement serait une réalité. Toutefois, soulignons que Idrissa Seck fait partie de ces politiques qui ont toujours occupé le landerneau étant un pionnier du Pds d’Abdouaye Wade. Donc, le véritable changement ne serait-il pas du sang neuf avec des idées nouvelles d’industrialisation comme l’a dessiné Sonko dans son programme. Un Sénégal nouveau avec la fin des politiciens classiques qui ne veulent occuper le Pouvoir que pour ses privilèges.
Mais les 20 % d’Idy le plaçant en deuxième position montrent clairement qu’au Sénégal la force de la politique politicienne est toujours imposante. Le changement ne représente que 15% des suffrages exprimés. Issa Sall et Madické Nang sont tous deux issus respectivement du Ps et du Pds donc, ils font partie de cette ancienne génération de politiques qui doivent prendre leur retraite.
Par conséquent, ne nous voilons pas la face : du travail reste à faire. Le changement n’est pour l’heure qu’un idéal dont certains rêvent de réaliser. Le Sénégal est toujours une République à genou devant la France. Ces cinq prochaines années sera encore une époque où notre pays sera influencé et dépendra également de cette même France dans toutes les décisions qui devront être prises.
Dans ce sens, il appartient à la jeunesse de ce peuple de prendre son destin en main. En quoi faisant, en préparant la prochaine campagne électorale de 2024 dès maintenant. N’attendons plus les périodes d’élections pour avoir une carte d’électeur. Dès l’instant qu’un jeune atteint la majorité à partir de ce jour, il doit aller se prémunir de ces cartes d’identification pour éviter les problèmes de dernières minutes comme ce fut le cas lors de cette élection. Et que les jeunes s’engagent auprès des partis politiques qui incarnent de réelles idéologies de rupture ou qu’ils créent eux-mêmes des mouvements pour le changement véritable. Au Sénégal, la jeunesse a plus de poids que n’importe qui. Mais une arme si elle n’est pas bien dirigée rate sa cible comme cela a été le cas dans ces élections.
Pour l’heure, Macky est Président. Une réalité qu’il faudra accepter avec amertume. Ceux qui en avaient marre de voir toujours notre pays se prosterner devant les colons français doivent prendre leur mal en patience.
Abdourahmane SY