Touba n’est pas seulement vue par son fondateur à l’image d’une cité religieuse, mais plutôt à l’image d’un centre, le « nombril de la terre» , un point où se fait le lien entre le Ciel et la Terre. Vue sur ce plan, Touba ressemble à Jérusalem, la Mecque, qui sont des centres, des points de fixation symbolisant autant de centres de l’univers.
Cette grille d’interprétation et de compréhension de la ville est présente de façon consciente ou inconsciente dans le langage des Mourides. C’est tout un ensemble d’imaginaire structuré dans des récits dès la simple évocation du nom de la ville. Le symbolisme de l’arbre de Vie apparaît donc en de multiples épiphanies comme l’obsession étroitement liée à une vision archétypale de l’espace.
Au symbolisme d’un centre se rattache directement celui d’un lieu de félicité. Outre sa fonction de centre, Touba s’identifie à un paradis terrestre. À cet effet, elle est représentée à l’image d’une terre de bonheur éternel où les populations y trouveront une vie heureuse dans des lieux cléments, dans l’éclat, le charme, l’agrément, la joie, la vertu et l’harmonie.
( Extraits Thèse de Doctorat « Touba au-delà de la ville religieuse : Périurbanisation et dynamiques de production d’une métropole mouride»
Dr Moustapha Diop)
