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Sachets plastiques: les vendeurs d’eau implorent Macky

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Monsieur le Président de la République,
Nous, Collectif des Acteurs de l’Eau en sachet (CAES) , venons par la présente, lancer un cri de cœur à l’endroit de votre excellence.
Nous faisons partie des sénégalaises et sénégalais qui ont rêvé, beaucoup rêvé, longuement rêvé, dès votre accession au pouvoir, à un Sénégal meilleur. Un Sénégal qui allait se mettre définitivement sur les rails de l’émergence afin de permettre à sa population de gouter tant soit peu aux délices du développement tant convoité depuis l’indépendance. Notre espoir était encore plus grand en ce sens que nous avions décelé en vous, Monsieur le président de la république, tous les prérequis d’un chef d’état capable de porter avec son gouvernement ce projet d’émergence.
Nous nous attendions dès lors à accéder à un cadre de vie meilleure, dans lequel nous sentirions nettement les efforts de l’Etat dans les grands défis de tout le temps à savoir la réduction du chômage et l’amélioration des conditions de vie des populations à travers l’augmentation du pouvoir d’achat et la diminution des prix des denrées de première nécessité.
En tant qu’entrepreneurs, nous avions compris très tôt ces défis qui interpellent notre Etat et avions voulu jouer notre rôle en mettant en place, dès l’alternance, des unités de production d’eau en sachet, un peu partout au Sénégal.
Nous avons rêvé, beaucoup rêvé longuement rêvé, dès votre accession au pouvoir, Monsieur le Président de la république, d’un meilleur cadre des affaires. Un cadre qui devait nous permettre de perpétuer encore ce rôle important que nous avons toujours joué dans le domaine économique, social et sanitaire.
Aujourd’hui Monsieur le Président de la République, une seule initiative de votre gouvernement vient transformer ce grand rêve en cauchemar. Tout un espoir est anéanti, toute une volonté brisée.
En effet, Monsieur le Président de la République, vous venez de promulguer la loi 2020 04 du 8 janvier 2020 qui devra s’appliquer dès le 20 avril 2020 dans toute sa rigueur comme le promet avec indifférence votre ministre de l’environnement.
Saviez-vous Monsieur le Président de la République, qu’en promulguant cette loi, vous avez signé en même temps la mort subite de 700 soldats de l’émergence et mis en désarroi la vie de 30 000 sénégalaises et sénégalais. Nous savons pertinemment que ces chiffres interpellent votre haut sens de la politique de l’emploi, dans un contexte où le fléau « BARSA OU BARSAQ) reste une de vos préoccupations majeures.
Nous soutenons certes et sans réserve votre volonté de vous inscrire dans la dynamique générale des états de réduire l’incidence du plastique dans l’environnement. Cependant, notre sens écologique doit-il cautionner le fait de mettre tous ces acteurs au chômage de manière abrupte sans accompagnement ni transition ?
Monsieur le Président de la République, votre sens écologique doit-il cautionner d’exposer des milliers de familles à la précarité ?
Savez-vous Monsieur le Président de la République, que pour la plupart des acteurs, le fonds d’investissement est acquis grâce à l’appui des institution fiancières ? Votre sens écologique vous obligera-t-il à les exposer à des conflits judicaires pouvant entrainer la cession de leurs biens engagés à titre de garantie ou nantissement ?
Savez-vous Monsieur le Président de la République, qu’à la date du 20 avril c’est tout un secteur qui disparaît emportant avec lui tout le mérite de ses acteurs qui, depuis plus de quinze ans ont pris des initiatives d’investissement. Ceci pour garantir à une partie importante de la population à faible revenu, un accès à une eau propre à la consommation à prix modéré (50 FCFA pour 400ML et 25FCFA pour 250ML) ?
Votre loi, Monsieur le Président de la République ne laisse aucune chance de survie à ce secteur. En effet, aucun autre type de film plastique n’est admis comme alternative. Et vous pouvez d’ores et déjà considérer qu’à la date du 20 avril, plusieurs milliers de sénégalais seront privés de la boisson la plus précieuse parce que n’ayant pas les moyens de payer des bouteilles.
Monsieur le président, vous n’êtes pas sans savoir que l’eau en sachet a beaucoup contribué à la réalisation des grands défis de l’Etat dans le cadre de sa politique de santé publique. Ce produit vous a permis de surmonter des problèmes de santé publique tels que l’éradication du choléra qui d’ailleurs, a toujours été une problématique lors des grands événements religieux.
Votre loi, Monsieur le Président de la République, appliquée dans toute sa rigueur comme le prévoient les articles 4 et 5, nous renvoie sans doute aux anciennes méthodes de conditionnement pas du tout orthodoxes, avec tout ce qu’elles comportent comme danger pour la santé des consommateurs.
Monsieur le Président, Quelle responsabilité nous imputeriez-vous pour nous réserver un sort aussi fatal ? Devons-nous payer pour les manquements de I’Etat dans la gestion des déchets plastiques ? Quelles sont les vraies raisons de cette précipitation du ministre dans l’application de cette loi ?
Aujourd’hui, nous avons l’impression d’être assimilés au coronavirus qu’il faut combattre rapidement et à tous prix.
A ce que nous sachions, le sachet d’eau n’a jamais été perçu comme un danger publique et c’est un secteur que l’Etat a toujours encouragé et encadré en octroyant des autorisations FRA.
Nous sommes d’accord, Monsieur le Président de la République, que votre politique environnementale peut vous obliger à penser autrement l’emballage, à repenser la gestion des déchets de manière générale. Mais aussi votre sens du management devra vous obliger à donner un délai raisonnable aux acteurs de l’eau en sachet afin de mieux préparer leur reconversion.
La loi telle que libellée, entrainera forcément des mutations majeures aussi bien en termes d’orientation que de reconversion. Elle impose de repenser complètement l’emballage. En effet la seule issue pour les industriels qui veulent reste dans l’eau de table sera la reconversion vers les bouteilles d’eau. Or l’appareil de production change complètement et nécessite de nouveaux investissements encore plus couteux.
Monsieur le Président, une reconversion est toujours une problématique pour les entreprises. Cela engage de longs processus et menace même la survie des entreprises.
Monsieur le Président de la République, si malgré toutes ces conséquences austères et fâcheuses de cette loi, vous entendez maintenir votre position, nous vous prions de nous aménager une période de transition d’autant plus que la CEDEAO a donné un ultimatum jusqu’au 31 décembre 2025. Ce délai nous permettra de mieux gérer cette reconversion en engageant les investissements nécessaires à l’adaptation de nos outils industriels à la nouvelle règlementation. Cela aidera parallèlement les acteurs de l’eau en sachet de mieux gérer leurs engagements vis-à-vis des institutions financières.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République l’expression de nos sentiments dévoués.

Cellule Communication CAES

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