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QUAND LA DISCIPLINE DE PARTI PRIME SUR LA COHESION NATIONALE

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« Les choses répétées plaisent ».

Depuis quelques années, le Sénégal vit dans un contexte singulier où règne des « machines de distribution automatiques d’insanités verbales » avec comme prime de mérite promotion sociale et politique. Ce phénomène ne cesse d’enfler atteignant des proportions inquiétantes suscitant ces derniers jours une clameur sociale et sociétale. Vu la propagation et la tournure qu’a suscité de tels propos, le citoyen que je suis n’a de cesse de se demander quid de la cohésion interne d’un parti et de la cohésion nationale de tout un pays devons-nous privilégier ? La réponse semblerait claire le parti évidement avant la patrie et les sanctions du moment l’attestent vivement.

Dans ces quelques lignes, je veux justement marquer mon indignation face à ce phénomène dépravant. Mon indignation est plus accrue ces derniers jours lorsque je vois que toute une machine est mise en branle pour « sauver » une poignée d’individus (même pas une dizaine) qui, pourtant sont des « fabriques d’insultes » à l’état pur, des habitués des faits mais lorsqu’il s’agissait de l’insulte publique des casamançais la discipline de parti n’était pas évoquée. N’est-ce pas l’honneur et l’intégrité de personnes respectables qui a été bafoué ?

Malheureusement, les partis politiques actuels ont abandonné leurs profils idéologiques et se font pragmatiques pour ratisser tout, c’est l’ère des partis attrape-tout. Cette tendance est plus évidente avec la cartellisation des partis et l’érection d’« intouchables de la nation » de certaines personnes.

En effet, des milliers de casamançais ont été foudroyé par de propos dégelasses qui ont même heurtés la sensibilité des habitants de toute une localité. En son temps où était donc cette fameuse commission de discipline ? Nous n’avons ni vu de sanction disciplinaire ni entendu de blâme. Pourquoi ça ? Peut-être que cette commission estimait que le cas n’était pas acte d’indiscipline ou sur leurs indicateurs rien pas grave le fait de traiter tous de rebelles. Pour rappel, le 28 janvier 2019 était pour moi le paroxysme des insanités d’un homme politique qui, en ces termes : « Ousmane Sonko a mobilisé les rebelles de la Casamance … » devrait dans un parti politique sérieux faire face à la commission de discipline car les propos étaient d’une violence inouïe et d’une dangerosité sans égale. Qu’est-ce qui a été fait en son temps ? Rien

Par ailleurs, comment pouvez-vous nous expliquer pour une question entre particulier d’une même entité vous voulez nous faire croire qu’il y va de l’image du Sénégal à l’international ? Combien de fois avons-nous assisté à des querelles politiques ne portant plus sur des programmes à teneur idéologique qu’on proposerait à la nation détentrice de la souveraineté, mais sur des clivages autour des questions particulières.

Ce sont des figures de proue, des acteurs majeurs qui se distinguent dans la « déstabilisation » de la nation en choisissant leurs proies sans qu’il aie sanction aucune. Le système les garantit une sorte de filet de sécurité.

Aujourd’hui qu’ils se critiquent de manière publique, pourquoi vouloir mêler la nation toute entière? Il faut une sérénité à toute épreuve et une lucidité car l’APR n’est pas le Sénégal et le Sénégal ne se résume pas à l’APR. Peut-être le trait est forcé ici ou là ; dans cet état des lieux mais ces phénomènes caractérisent bel et bien les systèmes modernes de partis dans les démocraties.

Naguère arme utilisait par excellence par des faibles, les insanités sont aujourd’hui devenues l’arme redoutable de chantages et de promotions politiques. Dans ces conditions, l’avenir politique dépend moins de la créativité que du pouvoir insulter, les grandes gueules des partis politiques effritent les hommes modèles.

En résumé, la question d’acceptabilité se pose avec plus d’acuité lorsque des partis politiques imposent des sanctions plus sévères à des militants qui ne respectent pas la discipline de parti et des militant qui mettent en péril l’unité nationale, la cohésion de tout un peuple.

Pour autant, la discipline de parti n’est, en aucun cas, un élément supérieur à celle à la discipline nationale.

Pour résoudre au mieux la contraction entre discipline de parti et discipline nationale, il convient de confronter les avantages de l’une et de l’autre.

Nicolas Silandibithe BASSENE

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