Le nouveau protocole entre l’État et l’UE signé en 2019 et qui coure jusqu’en 2024 prévoit des possibilités de pêche au thon pour 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs et 5 palangriers espagnols, portugais et français (10 000 tonnes par an) et des possibilités de pêche au merlu pour deux chalutiers espagnols (1 750 tonnes par an). En contrepartie, l’UE versera, dit-elle, la somme de 3 millions d’euros à l’Etat sénégalais, par année pour l’accès aux eaux sénégalaises.
Les bateaux européens à la recherche du thon
Les thons qui passent à un moment de l’année dans les eaux du Sénégal n’appartiennent pas au Sénégal. Pour ceux qui sont sous quotas, ils « appartiennent » aux pays qui ont reçu les quotas de l’ICCAT. Pour les autres, ils appartiennent à ceux qui les pêchent. Comme les thons n’appartiennent pas au Sénégal, l’UE, dans le cadre de l’APPD, demande et paie simplement au Sénégal un droit d’entrée dans ses eaux – l’UE ne paie pas pour pêcher le
poisson sénégalais, comme elle le fait par exemple en Mauritanie ou en Guinée Bissau. C’est aussi pour cette raison que la compensation pour un accord thonier est plus faible que pour un
accord « mixte », où les bateaux européens viennent pêcher des ressources qui appartiennent
au pays côtier. S’il n’y avait pas d’accord avec le Sénégal, les bateaux européens continueraient à pêcher ce
thon en dehors des eaux sénégalaises, lorsqu’il se trouve en haute mer ou dans les ZEE des pays voisins avec qui l’UE a un accord, et le Sénégal n’en retirerait aucune compensation. Seulement les experts ce sont toujours demandés pourquoi l’État ne développe pas une industrie locale qui pêche le thon.