Griot de naissance, fils de Ndéye Faye Mbaye et de El Hadji Ngom, Pape Moussa Ngom est un artiste talentueux qui a su suivre les pas de sa mère qui est une griotte reconnue dans le milieu de l’art traditionnel. C’est en 2010 que le leader du groupe « Baakh » s’est lancé dans la sphère musicale avec son single « Sibiru », un morceau qui traite du paludisme et comment s’en prévenir. A l’époque, beaucoup ont pensé que l’artiste a été engagé par les agences de lutte contre le paludisme, mais il soutient que ce n’était pas le cas. Il a juste voulu sensibiliser par ses propres moyens les populations. Son deuxième single sorti en 2012, « Lamb Kale », est un tube qui traite de la diversité culturelle dans le milieu de la lutte sénégalaise et du cousinage à plaisanterie que l’on retrouve dans ce milieu. En 2013, il sort « Fo Ko Tek » pour dénoncer la méchanceté dont font montre les Sénégalais et la jalousie de certains de nos concitoyens. Son single sorti en 2016 traite de la zakat. « Assaka », un morceau qui s’adresse aux riches de ce pays qui ne viennent pas en aide aux plus démunis. Il souligne dans ce tube que si tous les riches de ce pays faisaient des actions sociales, la pauvreté disparaitrait sous nos cieux. Récemment, il a composé un morceau avec Clayton Hamilton intitulé « Sicap », l’un des quartiers les plus célèbres de Dakar.
Et si vous revisitez ses morceaux, vous allez remarquer que l’artiste a de la pertinence dans ce qu’il dit et est orienté vers des thèmes très sensibles comme la remise en question des attitudes que l’on a tendance à voir et qui dépravent notre société.
Amoureux de la musique, avec une voix qui nous rappelle certaines anciennes gloires de la musique sénégalaise, Pape Moussa Ngom n’a pas encore atteint le summum de son art. Son ambition est de sortir un album de six titres qui serait un mélange de différentes sonorités arborant les couleurs traditionnelles et du « Mbalakh » moderne. Un album qui pourra lui ouvrir les portes de la scène musicale nationale, sous-régionale et internationale. Son rêve est d’arriver à exporter sa musique aux couleurs traditionnelles vers les pays occidentaux pour vendre la culture sénégalaise aux pays des neiges.
Parallèlement, cet artiste porte une autre casquette. C’est un tailleur de profession qui travaille en temps plein dans son atelier. Ce qui lui permet de subvenir à ses besoins en attendant que sa musique porte ses fruits. Un visage sensibilisateur comme pour dire aux artistes : ne vous limitez pas exclusivement à l’art pour vivre.
Dénonciateur également, Pape Moussa n’est pas content du fait que beaucoup de ténors de la musique sénégalaise ne soutiennent pas les jeunes artistes comme il se doit. « La plupart d’entre eux tiennent un discours trompeur. Ce qu’ils soutiennent devant les caméras est aux antipodes de la réalité », martèle Pape Moussa Ngom. Il lance ainsi un appel à ses géants de la musique pour qu’ils viennent en aide aux jeunes talents qui rêvent d’atteindre le sommet.
Pour ceux qui veulent connaitre ce talentueux chanteur, tous les samedis soir il joue au restaurant « LE CHEF » en face de l’Université Dakar Bourguiba de 22 heures à 01heures 30 du matin avec son groupe « Baakh » composé d’instrumentistes talentueux avec des sonorités traditionnelles et modernes. Lors de son anniversaire qu’il a fêté dernièrement, le chanteur avait joué avec sa mère au-devant de la scène. Un moment émouvant que vous pouvez vivre en visitant sa page Facebook.
Abdourahmane SY
RépondreTransférer |