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Portait: Seyda Mariama Niasse, une vie au service du saint Coran

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Seyda Mariama Niass est la fille de Baye Niass et de Aïssatou Sarr. Elle est venue au monde dans le Sine-­Saloum, dans une localité dénommée Kossi, le 12 décembre 1932. C’est d’ailleurs un lieu symbolique car, c’est dans cette partie de Kaolack que son père, Cheikh Al Islam En Hadj Ibrahima Niass, a lancé la Fayda.

Baye Niass déclara à la face du monde qu’il était ce saint annoncé par Mawlana Cheikh Ahmed Tidiane, comme son propre héritier et le seul habilité à propager la Fayda décrite par Aboul Abbas en ces termes : « l’effluve viendra avec un de mes disciples à tel point que les hommes entrent dans notre voie (tarîqa) par groupes, par peuples. Cette fayda adviendra à un moment où le monde éprouvera de grandes difficultés ».

Seyda Mariama Niass a grandi à Médina Baye à Kaolack et a intégré très jeune l’école coranique (c’est à l’âge de 5 ans qu’elle a intégré le Daara de Cheikh Muhammad Wuld Rabbani, grand érudit mauritanien qui enseignait le Coran à la plupart des enfants de Baye Niass). »Baye Niass disait qu’il voulait se charger personnellement de mon éducation coranique. Au moment de son premier pèlerinage à La Mecque, mon père avait décidé de me confier à quelqu’un d’autre, puisqu’en ces temps-là rallier La Mecque était une épreuve difficile, il arrivait même que des pèlerins meurent en cours de route », avait fait savoir la regrettée Seyda Mariama Niass dans une interview récente avec Al Faydhatijaniya. D’ailleurs, pour souligner que la fille de Mawlaana Cheikh Al Islam Baye Niass a très tôt aimé dispenser des cours coraniques, elle n’a ainsi pas attendu l’âge adulte pour enseigner la parole sainte. « Toute petite, elle suppliait son oustaz de la laisser dispenser le cours à ses camarades ».

En effet, Seyda Mariama Niass a passé sa vie entière à enseigner le Coran. Une option qui n’est pas fortuite. C’est son père lui-meme, Cheikh Al Islam, qui lui enseigna le Coran. Baye Niass lui enseigne l’arabe et les sciences religieuses. Aussi elle a eu à l’accompagner dans plusieurs de ses voyages ( Baye Niass voyageait beaucoup à travers le monde).

Référence dans l’enseignement coranique, Seyda Mariama Niass, après avoir terminé ses études coraniques et sciences religieuses, commença à enseigner le livre saint dans son Daara à Kaolack. En cette période, elle n’avait que 14 ans. « J’avais toujours rêvé de fonder ma propre école coranique », avait-elle soutenu. En 1952, Seyda Mariama Niass rejoint Dakar avec son époux El Hadj Oumar Kane, mais tout en continuant sa passion d’enseigner. Plusieurs jeunes passaient sous sa responsabilité. Elle les gérait en leur donnant un enseignement de qualité qui a toujours été la préoccupation de Cheikh Al Islam, Baye Niass.

En 1984, la fille de Seyda Mariama Niass rencontre l’ancien président de la République, Abdou Diouf, qui l’a reçue dans le cadre de ses déplacements pour visiter des écoles coraniques et des chefs religieux. C’est ainsi que le nouveau président fait alors le tour des concessions des chefs religieux du pays pour solliciter des prières. À l’étape de Kaolack, Seyda Mariama, en tant que fille de Baye Niass, est invitée avec son Daara à la cérémonie de réception du nouveau président. Elle effectue le déplacement pour aller assister à la cérémonie à Kaolack. À cette occasion, ses talibés accueillent le successeur de Senghor par des récitals de Coran mélodieux. Emerveillé par la maîtrise des mômes du livre saint, le président Diouf demanda à rencontrer l’enseignante de ce fameux Daara venue de Dakar.

Et à son retour à la capitale, il reçoit Seyda Mariama qui l’informe qu’elle avait son école dans la cour de sa maison. Le président Abdou Diouf décide alors de lui attribuer un vaste terrain à la Patte d’Oie, en 1984. C’est d’ailleurs cet espace qui abrite, aujourd’hui, le complexe scolaire El Hadj Ibrahima Niass, premier du genre à Dakar, qui concilie enseignement général et enseignement coranique. ‘’En plus de lui avoir octroyé un terrain, le président Diouf lui avait fait une lettre de recommandation pour qu’elle aille voir les chefs d’État arabes pour chercher des financements pour construire son école. Elle a ainsi pu bénéficier des largesses de certains rois et émirs pour la construction du complexe sis à la Patte d’Oie et le rachat des locaux de Sacré-Cœur et Mermoz’’.

Depuis son érection en institut, le Daara Al Qur’an Al Karim de Seyda Mariama Niass fonctionne à temps plein, 9 mois sur 12 et reçoit des élèves venus de divers horizons, du cycle primaire au moyen et secondaire. Ayant connu des succès et le nombre d’élèves ne cessant d’augmenter, Sayda Mariama décide d’ouvrir d’autres instituts du genre dans d’autres quartiers de Dakar. Les sections de Mermoz et de Sacré-Cœur sont alors mises en place…

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