Une diminution constante du poids électoral du département de Dakar par rapport à la carte électorale de 2012.
La situation est identique dans le département de Mbacké, ou en 10 ans le nombre d’électeurs a augmenté de 85 985 tandis que celle de la population a été de 396 920 habitants. Aux élections législatives de 2012, Mbacké avait 284 549 électeurs pour une population de 794 636 habitants en 2011 alors qu’en 2021, elle est de 1 191 556 habitants pour un nombre d’électeurs de 370 534 en 2022. Une augmentation de 49,94% de la population pendant que celle du nombre d’électeurs est de 30,21%.
A la lumière de ce qui précède, il apparaît que le poids électoral des départements favorables à la coalition politique au pouvoir, est augmenté tandis que ceux ne l’étant pas est réduit. Ainsi en 10 ans, Podor, a connu une augmentation de 80 248 électeurs alors que la population a augmenté de 60 653 habitants. Pendant la même période, Dakar, avec une augmentation de sa population de 382 716 habitants, n’a obtenu que 5 042 électeurs. Dakar, avec 5 042 électeurs en 10 ans a été le département le plus affecté par ces manipulations du fichier électoral.
Le vote des électeurs fantômes dans les départements du nord du Sénégal peut aussi être étayé, d’une part, par un examen minutieux de tous les procès-verbaux des élections législatives du 31 juillet 2022, et d’autre part, par une enquête de terrain pour vérifier l’existence réelle de ces électeurs.
A cet effet, il est à remarquer que ce travail d’investigation demande la mobilisation de ressources humaines, matérielles et financières importantes. Quant au traitement des observations sur les procès-verbaux, il est titanesque en peu de temps. En effet, les procès-verbaux ne sont pas traitées au niveau départemental mais national. En conséquence, le comité national de recensement des votes, ainsi que les représentants des candidats, vu le temps imparti pour publier les résultats, n’ont pas le temps pour considérer toutes les observations sur tous les procès-verbaux des bureaux de vote des départements du nord du Sénégal. Un tel travail ne peut être réalisé qu’en faisant de preuve de détermination pour une élection législative honnête. A défaut, des résultats probablement frauduleux, seront ainsi validés, comme ce fut le cas lors de l’élection présidentielle de 2019 car le comité national de recensement des votes n’a pas pu traiter les procès-verbaux de 15.397 bureaux de vote en peu de temps.
Ndiaga Gueye est Doctorant en Sciences de l’Information et de la Communication, Chercheur en marketing politique à l’ère du big data
Laboratoire: LARSIC, École Doctorale: ED-ETHOS