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Musée Cheikh Ahmadou Bamba: le projet en bonne voie

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Le musée du Mouridisme, baptisé Musée islamique Al Khadimi par le khalife général des mourides, sera érigé au sein de l’université Khadimou Rassoul de Touba (centre), et sera appelé à ‘’parler à toute l’humanité, pas seulement aux mourides’’, a déclaré l’architecte du projet, Malick Mbow.

‘’Ce futur lieu conservateur du patrimoine n’est pas que pour les mourides, c’est pour l’humanité. C’est pour tout le monde. C’est comme cela qu’il faudrait développer notre communication sur le musée. C’est pour connaître l’histoire. Nous devons tous contribuer à la faire connaître à travers ce musée’’, a-t-il dans un entretien accordé jeudi à l’APS.

‘’Quand on parle d’un musée, c’est le moment de réfléchir sur son importance. Ce n’est pas un espace d’exposition comme les gens ont l’habitude le penser et de le voir. C’est un espace pour symboliser quelque chose’’, a dit M. Mbow, révélant avoir tiré son inspiration du départ en exil du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), pour ensuite évoquer son retour, en 1902, à bord du bateau ‘’Ville de Macéao’’.

L’architecte appelé à parler du musée Serigne Touba (nom désignant aussi Cheikh Ahmadou Bamba) doit se référer à ‘’cet instant chargé historiquement pour le mouridisme’’, a souligné Malick Mbow, ajoutant : ‘’Nous avons toujours dans notre esprit vu que Serigne Touba était en train de prier à côté du bateau […] En tant qu’architecte, ça m’a posé beaucoup de questions. Mais en tant que croyant, je me suis référé à la dimension de Serigne Touba.’’

‘’L’occasion m’est donnée aujourd’hui de pouvoir figer éternellement cet instant, ce qui fait que le musée Serigne Touba part de deux édifices : le premier évoque le bateau qui part, le second symbolise le retour, a poursuivi Malick Mbow. Le premier rassemble tout ce qui est descendant de Serigne Touba. Quand vous y entrez, vous aurez un parcours qui va vous indiquer l’itinéraire de Serigne Touba et on verra tout ce que les fils et petits-fils ont laissé comme patrimoine.’’

Le second bâtiment est ‘’uniquement consacré à Serigne Touba’’, a-t-il dit, rappelant qu’il n’existe pas encore d’endroit pour mettre des objets se rapportant à lui ou lui ayant appartenu. ‘’Il faut donc, dans ce musée, un espace qui [lui] est exclusivement dédié’’, a poursuivi M. Mbow, insistant sur ‘’la dimension internationale’’ qu’il veut apporter à l’établissement.

En ce qui concerne l’organisation de l’espace au sein du musée, M. Mbow signale qu’il est envisagé d’y construire des galeries individuelles pour permettre aux familles détentrices de patrimoine d’être intégrées à l’organisation et à l’alimentation du contenu du musée.

‘’On est en train de retracer un parcours historique’’

Selon l’architecte, le travail fait sur le projet du musée a commencé ‘’depuis très longtemps’’, avant la présentation, en avril dernier, de photos de Cheikh Ahmadou Bamba prises lors de la cérémonie de pose de la première pierre de la grande mosquée de Diourbel (centre) en 1918.

Il affirme que sa maquette a coûté 7.000 dollars US, soit 4.millions 163 francs CFA (selon le cours actuel du dollar).

‘’Environ 400 millions de francs CFA ont été payés pour des études. On avait déjà reçu en septembre 2021 le ‘ndigël’ (la consigne) de Serigne Chérif Fantamady Mbacké, le coordinateur du projet, pour nous lancer.’’

Les deux bâtiments du musée seront aménagés sur une surface de 2.500 mètres carrés.

S’agissant du budget de la construction de l’établissement, il a dit : ‘’Si nous évaluons le projet, nous en sommes à 3,6 milliards de francs CFA. Mais ce qui est important, c’est le contenu. C’est ça qui va donner de la valeur au musée. Le symbole est là. Il faudra aller chercher le budget de fonctionnement qui va lui permettre de mener des recherches.’’

La commission scientifique chargée de la mise en œuvre du projet est dirigée par l’ex-recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’historien Ibrahima Thioub.

‘’Nous, architectes, avons créé le symbole mais au sein de la commission, des gens travaillent à la définition du parcours, a repris Malick Mbow. Donc, c’est un travail assez important. On est en train de retracer un parcours historique.’’

L’architecte salue le geste du président de la République, ‘’qui s’est engagé et a engagé l’Etat, à travers le ministère de la Culture et du Patrimoine historique’’.

Malick Mbow espère qu’au bout de ‘’huit à neuf mois, l’édifice va être érigé’’.

Il partage sa satisfaction d’avoir pu faire passer le mot ‘’musée’’ dans l’esprit d’une communauté qui n’en avait pas la conception ‘’moderne’’ proposée.

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