C’est avec le juriste Nigérian Dr Ken UKAOHA que le Docteur Cheikh Tidiane DIEYE a co-signé une lettre adressée au Président de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO, SEM Umaru Sissico Embalo pour demander la révision du Protocole additionnel a/sp1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance en vue d’y introduire la limitation des mandats à deux dans toute la CEDEAO.
Cette saisine est faite au nom d’un groupe d’initiative composé de plus d’une trentaine de leaders ouest-africains issus des milieux politiques, de la société civile, du secteur privé, des universités, syndicats, mouvements de femmes et de jeunes, etc. qui militent pour la construction d’une « CEDEAO des Peuples ». Aujourd’hui la CEDEAO est de plus en plus décriée par les peuples ouest-africains qui la perçoivent comme un club ou un syndicat de Chefs d’Etat qui l’utilisent à chaque fois que de besoin pour protéger leurs intérêts personnels et ceux de leurs camp politique. Une posture qui ne reflète ni les aspirations profondes des citoyens ni les rêves des pères fondateurs.
Le plaidoyer des signataires de cette lettre pour la limitation des mandats découle du constat désormais établi que les changements constitutionnels intempestifs effectués par certains Chefs d’Etat pour se maintenir au pouvoir constituent de véritables coups d’Etat aux effets déstabilisateurs. Le principe de la limitation des mandats et son impérieuse applicabilité dans tous les pays, sans exception aucune, sont le gage d’une gouvernance nouvelle favorisant plus d’ouverture du jeu démocratique et réduisant notablement le risque de confiscation du pouvoir d’Etat au bénéfice de groupes bien organisés autour d’un soi-disant « dirigeant éclairé ». Cela est possible et le Nigéria vient encore de le démontrer à travers le départ du Président BUHARI au terme de son second mandat présidentiel. D’autres avant lui ont aussi montré que c’était possible.
Dr Cheikh Tidiane DIEYE et les autres leaders ouest-africains saisiront aussi la Cour de Justice de la CEDEAO ainsi que le Parlement communautaire pour exiger que cette révision désormais soutenue par la majorité des Etats et rejetée seulement par le Sénégal, la Cote d’Ivoire et le Togo puisse être effectuée. Il est en effet inacceptable, à leurs yeux, qu’une minorité de Chefs d’Etat clairement antidémocratiques puissent bloquer une réforme voulue par d’autres Chefs d’Etat et des millions de citoyens au moment où la CEDEAO enclenche sa nouvelle vision « CEDEAO 2050 ».
Une délégation représentera ce groupe d’initiative ouest-africain au prochain Sommet de la CEDEAO prévue à Bissau le 9 juillet prochain. Cette mission se rendra ensuite à Abuja pour poursuivre la bataille pour la démocratie et la bonne gouvernance dans la CEDEAO.
Fait à Dakar le 2 juillet 2023.