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Liberté de la presse au Sénégal: quelle alternative face aux abus du pouvoir

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Les luttes démocratiques n’ont jamais été de tout de repos. Les journalistes en font notamment les frais. Aujourd’hui plus que jamais leur exercice est menacé à cause de certaines types d’informations que les États ne veulent pas voir étaler sur la place publique. Face à l’arsenal juridique déployé la presse est prise au piège. Soit elle décide de conformer. Sinon, ce serait à ses risques et périls. Même si les réseaux sociaux lui donne l’illusion d’avoir trouvé une terre neutre où tous les coups sont permis.

La naissance des réseaux sociaux et par extension internet a permis l’éclosion d’une nouvelle forme d’information. Ceux qui n’avaient pas voix au chapitre ont aujourd’hui la possibilité de se faire entendre grâce à des plateformes comme YouTube, Tik Tok… La presse a aussi su tirer profit de ces avancées technologiques. Elles ont facilité la création de chaînes de contenus à ceux voulaient voler de leurs propres ailes. Vu que ces outils ne sont pas payants sauf les sites internet qui nécessitent un hébergement mais très abordable. Ainsi, d’anciens journalistes qui s’étaient déjà fait connaître dans l’espace public via des chaînes classiques pouvaient décider de se jeter à l’eau sachant que leurs fidèles téléspectateurs ou auditeurs qui allaient les suivre suffiraient à arrondir leurs fins de mois. Leur permettant de gagner plus que s’ils étaient encore dans la servitude.

Pape Alé Niang qui fait partie des journalistes qui justifient la rédaction de ce présent article est connu du grand public grâce à sa revue de presse durant les années glorieuses de sud fm. Il est la parfaite illustration d’un journaliste qui a su prendre sa revanche sur l’establishment. Après une tentative infructueuse de créer un magazine avec Momar Diongue, il a finalement décidé de se concentrer sur Dakar Matin. L’audience de son site est montée crescendo. Ses téléspectateurs suivaient seulement plus ses lives sur YouTube. L’ancien président de la convention des jeunes reporters a trouvé en effet un véritable outil qui lui permet de s’exprimer sans filtre. Vu que son réseau social est hors d’atteinte du Cnra. Ahmed Aïdara qui a créé sa propre chaîne YouTube après son divorce avec Dmedia suite à une pression de l’autorité de régulation a suivi les mêmes traces que lui.
Les journalistes qui ont décidé d’investir les réseaux sociaux n’ont pas donc de raison de s’inquiéter par rapport à la fermeture de leur plateforme par les autorités locales. Mais ce qui est valable pour l’outil ne l’est pas forcément pour la personne. L’affaire Pape Alé Niang nous montre qu’il y a certaines limites que l’Etat n’acceptera jamais qu’elles soient dépassées. Elle rappelle à bien des égards l’affaire Wikileaks. Face à l’arsenal juridique et coercitif mis en place celui qui s’aventure à franchir le rubicon n’a aucune chance d’échapper à la prison. Babacar Touré de Kewoulo l’a appris à ses depens. Mais est-ce une raison pour baisser les bras?

« On ne pas retenir la mer avec ses bras ». Malgré les méthodes coercitives des États, les têtes brûlées ont su d’adapter. Certains ont pris le chemin de l’exil. Ceux qui restent savent eux ce qui les attend. Même s’il est vrai le plus grand nombre des journalistes accepte de jouer le jeu sachant qu’ils ne peuvent faire le poids face à l’état qui a « le monopole de la force ». Par soumission ou stratégie?

La rédaction de senefil.com

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