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La radicalité, cet infantilisme politique (Par Soro DIOP)

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Des odeurs nauséeuses et nauséabondes dans l’espace politique, alimentées et amplifiées par quelques férus de violences. De gladiateurs politiques. Dans les coins numériques pollués sur les réseaux sociaux. Producteurs plus d’émotion que d’informations. Résultat : des débats politiques sur le mode pauvre. Bien pauvre. Au poids d’un duvet. Aux valeurs vaseuses.
Aveuglements. Prédications. Prêches apocalyptiques. Prétentions erronées. Déni de la réalité. Et comble, manipulations et mensonges éhontées. Fabricants d’impostures. Le visage aujourd’hui d’une opposition dite radicale. Coachée par une gauche en recyclage. En sourdine. Une lame de fond dans l’écume de de bravades et cavalcades antirépublicaines. Eructations forcenées de menaces. La haine et l’envie, de mauvaises compagnes.
Ousmane Sonko ? La figure de la radicalité. Dans les habits déjà trop amples, pour lui, d’un Président de la République. Mais en réalité dans un théâtre à la Samuel Beckett. « En attendant Godot ». Le nouveau Rahan… politique ramenant le jeu démocratique aux âges farouches de confrontations sans fin. Un refuge. Même pas dans l’ambiguïté parfois charmante en politique. Mais dans les ambivalences décevantes. Déroutantes. Les « Solutions » maintenant converties aux subtiles stratégies politiciennes. Bienvenu au Royaume ! Programme politique oublié. Reprogrammé en manœuvres électoralistes. En catalogue de prophéties chaque fois démenties par le réel. Les réalités dans leur lumière crue.
Fusillement promis aux anciens Présidents. Reptation devant le Président Wade. Pour un calcul électoraliste. Emballage prométhéen de la vertu, le jour. Emballement vicieux dans un salon « Sweet beauté », la nuit. Pourfendeur des prosternations de disciples pour leurs khalifes généraux. Maintenant, génuflexions intéressés aux chefs religieux. Posture projetée sur le promontoire de la Présidence de la République. Descente dans la vallée des élections locales à Ziguinchor. Visage angélique de la paix. Parrain et sergent-recruteur d’insulteurs sur la toile chahutant et rejetant la charte pour la non-violence.
Les autres de la galaxie radicale ou radicalisée. Barthélemy Dias et Cie, aux gâchettes à la Lucky Luke. Des biceps brandis pour espérer faire avancer des causes au forceps. Des témérités pasteurisées d’insolences géométriquement dirigées sur toutes les institutions de la République. La marque et les marqueurs d’un infantilisme politique. La fascination stérile pour les critiques et les accusations faciles. Sans preuve. Les hostilités sans répit. Des engagements plus numériques que sur le terrain politique.
Dans le monde des radicaux, l’incapacité d’interroger et de s’interroger sur les contextes. Les convenables prétextes. Une grosse erreur politique que vouloir faire du 10 novembre, un 3 mars 2021. L’histoire, une première fois le 3 mars, une tragédie. Une seconde fois, une comédie, le 10 novembre. Une vision percluse. Une anémie politique. Une inintelligence d’entrer dans l’intelligence des situations.
ACCEPTER LES DIFFERENCES FECONDES
Le 3 mars. La pandémie de la COVID-19. Confinement. Couvre-feu. Mesures coercitives. Atmosphère anxiogène. Accentuation de la précarité sociale chez les jeunes dans les gymnastiques plus compliquées de la débrouillardise, surtout dans le secteur informel. Frayeur d’une décomposition économique et sociale. Perméables à la révolte. Pas forcément à un projet politique. A une adhésion militante organique. En quête d’exutoires, fugaces, fugitives face à leur peur des lendemains. Aux sévères restrictions à leur mobilité. Aux tourments de gagner leur pain quotidien. Aux privations d’un droit aux loisirs, même les plus simples : les séances de thé.
Rien de ce 3 mars, le 10 novembre. Le virus de la pandémie en voie de pendaison. Le thermomètre du monstre viral en baisse. Le retour aux activités économiques normales. Désabusement et dégoût face au destin tragique de 14 jeunes aux innocences juvéniles sacrifiées à l’autel d’un Mortal Kombat. Résultat : un fort rejet d’emprunter à nouveau le couloir des impasses mortelles. De nombreux jeunes aux lucidités retrouvées. Plus candidats à toute aventure suicidaire.
Les réponses du Président Macky Sall aux clameurs des jeunes insurgés du 3 mars. Lui, le géologue, prospecteur des profondeurs et non des surfaces. Dans la bonne intelligence des événements. Avec une analyse froide. Les attentes des jeunes écoutées. Une batterie de mesures pour une politique offensive de l’emploi et de l’employabilité. Mise en œuvre du Programme d’urgence pour l’Emploi et l’Insertion des Jeunes « Xeuyou ndaw ni ». Objectif : recrutement de 65000 jeunes. Le Président Macky Sall, dans son silence bruissant. Mais efficace. Lui, objet et sujet de la folie d’une opposition estampillée radicale. Cible de sa phobie complotiste. Le ressort de son acrimonie. Pourquoi donc ? Maître d’une boule de bowling renversant, depuis 2014, à chaque élection, les quilles mal orientées des plans électoraux des opposants radicaux.
La leçon : en politique, vivre ensemble et ne point se parler méchamment. Avec insolence. Avec arrogance. La politique dans une République, dans une démocratie, pas un espace de liaisons dangereuses. Pas une corrida. Encore moins le discours aux relents et rejets « ethnicistes », « stigmatisants », gaffeurs à la Gaston Mbengue.
Défendre la République et la démocratie : donner en exemple et en viatique les valeurs sublimant l’harmonie de nos couleurs et nos origines variées. Accepter les différences fécondes. Baliser les sentiers des convergences nécessaires à la survie d’une nation. Les confluences de volontés et de solidarités communes aux fracassements et aux fracas du pays. Du monde.

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