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LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU FRAPP DISPERSÉE PAR LA POLICE

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Le FRAPP avait convoqué une conférence de presse aujourd’hui à son siège à partir de 10h30 pour parler du Coronavirus. À 9h48 minutes le commandant du corps urbain de la police de Grand-Yoff est venu nous dire qu’il a reçu des ordres pour empêcher la tenue de la conférence de presse.
Le préfet de Dakar a appelé le délégué général du FRAPP et son secrétaire administratif pour dire que tout rassemblement était interdit et que cette conférence de presse était un rassemblement. Nous lui avons dit que les sièges étaient disposés dans la salle dans le strict respect des mesures barrière. De plus le FRAPP a disposé du gel alcoolique et acheter des masques pour les journalistes. Malgré cela, le préfet a campé sur ses positions. Deux camionnettes remplies de policier sont arrivées au moment où le FRAPP annonçait aux journalistes présents l’annulation de la conférence de presse du fait du préfet. Voici le texte liminaire qui devait être lu aux journalistes.

Sénégalaises, sénégalais
Africaines, Africains
Hôtes étrangers parmi nous,

Pour commencer, permettez que nous exprimions nos condoléances aux familles des victimes du coronavirus. A celles et ceux qui se battent contre la maladie, nos vœux de prompts rétablissement. A notre personnel soignant et nos forces de défense et de sécurité nous exprimons toute notre solidarité et nos encouragements pendant ces moments où ils sont les premiers sur la ligne de front.
Le FRAPP s’adresse à vous pour se prononcer sur la gestion de la pandémie du Covid-19 au Sénégal.

1-Financement et gestion du Force Covid-19 :
SITUATION :
Le président a annoncé un budget de 1000 milliards pour faire face au coronavirus. Il existe trois (03) sources de financement de la Force Covid-19 :
1- les contributions volontaires des Sénégalais
2- la réorganisation du budget de l’Etat qui a permis de dégager 399 milliards.
3- des prêts dont ceux accordés par le Fmi (264 milliards) et la Banque mondiale (138 milliards).
Le FRAPP trouve ces 1000 milliards insuffisants et demande que ce budget soit porté à 2000 milliards pour gagner la bataille contre le coronavirus. Le FRAPP exprime son désaccord total devant la politique du président de la république quoi est allé contracter des prêts devant les institutions de Bretton-woods dont les politiques ont contribué à créer ce chaos sanitaire dans les pays africains. L’une des leçons à tirer de cette pandémie est qu’il est possible d’avoir un système de santé performant sans l’aide du Fmi et de la Banque mondiale. Cuba – victime d’un embargo illégal et illégitime depuis plus de 50 ans – qui vole au secours de peuples dont les pays ont plus de moyens en offre la preuve.
PROPOSITIONS :
Le FRAPP propose :
-la mise sur pied d’un dispositif de coordination du Force Covid-19 démocratique, transparent, inclusif et permettant le « contrôle citoyen ». A cet effet, le FRAPP propose que les syndicats de la santé et de l’action sociale, Noo Lank et Aar li nu bokk en soient membres.
-l’institution d’une Taxe Covid-19 appliquée aux entreprises étrangères qui ont bénéficié de l’essentiel de nos marchés ;
-la suppression du Hcct, du Cese, de la Cndt…
-la publication des plans d’investissement d’urgence du secteur de la santé et de l’action sociale et du développement communautaire que le président leur a demandé d’élaborer lors du conseil des ministres du 8 avril
Le FRAPP invite le président de la république à la responsabilité. Le FRAPP n’acceptera aucun « corona-business », ni « corona-tapale », ni « corona-politique », ni « corona xëble ». Ainsi, sur l’affaire Diop Sy, nous interpellons Mansour Faye pour savoir si Diop Sy a déposé dans son dossier une autorisation de l’assemblée nationale ;

2-Dépistages de tous les citoyens et traitement des malades
SITUATION :
-Il y a moins de 3200 tests jusque-là pour 16 millions de Sénégalais.
-fermeture depuis le 15 janvier 2020 de MédiS Sénégal
PROPOSITIONS :
Depuis hier, face à la demande du FRAPP de faire un dépistage massif, il est annoncé des tests aléatoires quand il ne nous est pas répondu que « le Sénégal n’a pas encore atteint une situation exigeant ce dépistage massif ». Le FRAPP pose une question : combien de malades atteints du coronavirus et combien de morts faut-il attendre pour effectuer ces dépistages massifs ? Le FRAPP tient à rappeler que les pays qui s’en sortent le mieux aujourd’hui face au coronavirus sont ceux qui dépistent le plus et traitent au plus tôt leurs malades. Le FRAPP propose la mise œuvre de cette stratégie des 2TT (Tester massivement et Traiter au plus tôt). Voilà pourquoi, le FRAPP estime qu’il faut réserver entre 250 et 500 milliards au dépistage de 5 à 10 millions de Sénégalais. Cela permettra d’isoler les malades et les cas contacts et de les soigner. Et de laisser les autres vaquer à leurs occupations et laisser la vie économique et sociale reprendre son cours. Ce schéma est infiniment moins coûteux et plus durable que celui en cours actuellement qui est défensif et relève d’un pilotage à vue. Toujours dans cette perspective, le FRAPP propose :
– l’attribution du marché des dépistages à tous les laboratoires qui en ont les capacités techniques (Pasteur, IRESSEF, Bio 24…) avec une préférence africaine ;
-la réquisition de l’institut Pasteur dans l’urgence et la préparation de sa nationalisation. Rappelons que la majeure partie des Instituts Pasteur qui existaient pendant la colonisation ont été nationalisés. Il n’y a que dans nos pays que l’institut Pasteur, le franc CFA, nos espaces publics…n’ont pas été nationalisés.
-l’accroissement de notre capacité endogène de riposte africaine aussi bien préventive que curative et à cet effet par exemple, nous suggérons la coopération entre africains qui pourrait prendre la forme d’une coopération entre le MRC de la Gambie et le Sénégal. Pourquoi le laboratoire de Banjul ne pourrait pas servir à dépister toutes les localités sénégalaises proches de la Gambie ?
-la nationalisation de Médis Sénégal avec l’Etat comme actionnaire majoritaire et les autres actionnaires constitués par des privés sénégalais.
-la dotation de masques à tous les citoyens par l’Etat (un citoyen, un masque)

3- Entreprises et travailleurs
Le FRAPP salue la première ordonnance prise par le président de la république et invite les organisations patronales, les syndicats des travailleurs, les chambres de commerce, les chambres des métiers…à se mobiliser et à collaborer pour le respect des décisions interdisant les licenciements et obligeant le versement de salaire aux travailleurs mis sous chômage technique.
Le FRAPP invite l’Etat, les organisations d’employeurs, de travailleurs, Noo Lank et Aar li nu bokk à mettre sur pied des dispositifs permettant de recevoir, traiter et solutionner les plaintes des travailleurs, des entreprises, des citoyens dans la gestion du Covid-19 en cas de licenciement, de chômage technique sans salaire, de non réception d’aides (citoyens, entreprises…).

Le Secrétariat Exécutif National du FRAPP
Dakar, le 14 avril 2020

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