L’association touche pas à ma soeur a procédé au recensement des jeunes non déclarés à l’état civil du département de Guédiawaye. L’enquête a été axée autour des personnes qui n’ont pas
pu bénéficier d’inscription ou de déclaration à l’état civil. Si les uns sont victimes de négligence ou d’ignorance de la part de leurs parents respectifs, il n’en demeure pas moins que la majorité que sont les autres résulte d’un refus catégorique de paternité, sans que rien ne soit tenté.
L’association constate que la banlieue constitue un bassin de rétention pour les personnes qui quittent leurs village pour migrer en capitale, sans aucun document administratif attestant même un iota de l’état civil. Pas mal d’enfants qui ont suivi le cursus normal n’ont pas pu se présenter à l’examen d’entrée en sixième par faute d’extrait de naissance. Pas qu’ils sont victimes de refus de paternité, ils sont bien nés dans les liens sacrés du mariage,
mais tout simplement que leurs parents n’ont aucun document administratif lié à
l’état civil ; autrement dit ces derniers n’ont ni de bulletins encore d’extraits de naissance. Aubaine pour ces prédateurs faussaires en quête d’argent qui n’hésitent pas à en faire un fond de commerce tout en délivrant, comme du petit pain à tout va, des faux bulletins et extraits pour des élèves qui se verront plus tard interdit de passer l’examen du baccalauréat, face une vérification musclée de l’office du bac sur les numéros de registres des extraits de naissance présentés par les candidats, déplore la même source. En somme, les enfants en payent la plus lourde tribu sur l’autel du refus de paternité ou de la négligence. Et ces enfants victimes plaident eux-mêmes leurs propres sorts. A ce jour, il y a 12.912 jeunes agés de 17 à 27 ans habitant dans les communes de Golf sud, Sam notaire, Wahinane Nimzat, Niarème Limamoulaye et Gounass du département de Guédiawaye et répartis entre des victimes de refus de paternité
(2450), faux extraits de naissance (3776) et négligence parentale (6686).
Une situation catastrophique qui abrège de facto l’avenir radieux pour des
centaines d’entre eux qui ont choisi le chemin de l’école, sans oublier ceux qui
excellent dans bien des métiers sans carte nationale d’identité.
