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Gaspard Kamara : Le médecin des necessiteux

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Il est né à l’époque où la République était encore mineure. C’était à l’aube de l’année 1901 à Saint-Louis. Gaspard Kamara, ce médecin qui a fait son sacerdoce d’être toujours au chevet des plus démunis, ne savait pas que son nom allait figurer en bonne place dans les anales de l’histoire du Sénégal.

Ce n’est pas un hasard si le centre de santé de la Sicap Amitié porte son nom. L’homme aura passé sa vie au service de ses semblables et au chevet des malades. Né en 1901 à Saint-Louis, Gaspard Kamara est sorti de l’école africaine de Médecine de Gorée. À 25 ans, il devient l’un des plus jeunes médecins sénégalais en exercice. Sa fougue et son dynamisme l’ont mené dans les confins du Cayor. Il a servi entre Thiès, Tivaouane, Mékhé et Louga, avant d’aller à Tambacounda. Durant cette période, le jeune médecin généraliste s’est forgé une réputation de bon samaritain. À cause de sa générosité sans bornes, il était surnommé le médecin des «Miskines » (démunis). Ceux qui n’étaient pas bien servis par la nature ont trouvé en lui leur «antidote». Mais Gaspard Kamara n’était pas uniquement un spécialiste de la médecine.
Hafizoul khur’an

Même si son prénom peut prêter à confusion, il était un fervent musulman.. Sa maîtrise du Coran y était certainement pour quelque chose, ainsi que sa proximité avec de grandes figures de l’Islam, tels que Serigne Abdou Sy Dabakh, Serigne Mansour et Serigne Habib. Il a partagé les classes avec ces érudits qui l’ont également profondément marqué. En 1949, alors qu’il conduisait la délégation administrative des médecins à la Mecque, les Arabes qui doutaient de sa religion à cause de son prénom, l’ont mis au défi de réciter quelques versets coraniques. Ce qu’il fit avec brio et le scepticisme des Arabes finit par se transformer en adoration pour le praticien. Ils le «baptisent» hafizoul khur’an (maître Coran). À cette époque, il avait quitté la blouse de médecin généraliste pour enfiler celle de pédiatre. M. Kamara exerçait au centre de Protection maternelle et infantile de la Médina.
Sa fille aînée, première sage-femme d’Etat

Père de famille modèle, il a été marié à deux épouses. Avec la première, il a eu trois bouts de bois de Dieu et neuf autres avec la seconde. À l’une de ses filles, il va transmettre le virus de la médecine. Virginie Kamara (son aînée), deviendra la première sage-femme d’Etat du Sénégal. Son neveu, Pape Kamara, élevé par ses soins, est un éminent chirurgien urologue à la retraite, propriétaire de la clinique privée «Kélébana» à Pikine. Un de ses petits-fils qui porte par ailleurs son nom, est infirmer au centre de santé Gaspard Kamara.
Membre fondateur du premier syndicat des médecins privés du Sénégal, il a aussi pratiqué au Repos Mandel, actuel hôpital Abass Ndao, avant d’ouvrir son cabinet médical à la Médina à la rue 9X6 en 1958. Cinq ans plus tôt, il perdait un de ses enfants, Mame Pierre Garmi.
Entre ses horaires de médecin et sa ferveur religieuse, l’homme se passionnait pour les chevaux. Il possédait un étalon nommé. «Yalla Yaa na».
Plusieurs distinctions à son actif, le conseil municipal de Dakar va achever sa noble mission en donnant son nom à un centre de santé vers la fin des années 80. Rappelé à Dieu le 23 Août 1983 à Dakar, il repose désormais au cimetière musulman de Yoff.
Source: Meilleure école du Sénégal

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