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Discours de Soham EL WARDINI lors du lancement du programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité

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Discours Mme le Maire de DAKAR, Soham EL WARDINI
Lancement du programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix, 15 et 16 Juillet 2021

Monsieur le Représentant du Ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires,
Monsieur le Président de l’Union des Associations d’Élus locaux – UAEL, Cher Président Adama DIOUF,
Monsieur le Président du Conseil d’administration du Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité – CHEDS, Général Mansour SECK,
Monsieur le Directeur général du CHEDS, Général de Brigade Mbaye CISSE,
Madame la Représentante régionale de la Fondation Konrad Adenauer,
Messieurs les Préfets et Sous- Préfets,
Mesdames et Messieurs les représentants des Forces de Défense et de Sécurité,
Madame la Présidente du Conseil départemental de Tivaouane,
Mesdames et Messieurs les Maires, Chers collègues,
Chers invités,

C’est avec un grand plaisir que je prends part aujourd’hui, à vos côtés, à la cérémonie de Lancement du Programme collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix.

Je tiens, à l’entame de mon propos, à adresser mes vives félicitations et remerciements au CHEDS et à la Fondation Konrad Adenauer pour cette initiative importante qui vient à son heure.
En effet, les enjeux de sécurité sont au cœur du développement de nos territoires. L’urbanisation croissante de nos villes est un marqueur commun à toutes les villes du monde et particulièrement les villes africaines. Plus de la moitié de la population mondiale vit actuellement dans des villes. La population urbaine de l’Afrique, qui est aujourd’hui de 480 millions de personnes (41% du total), va atteindre le milliard d’ici 2040 avec un taux de croissance de 3,83 % par an.
Or, cette urbanisation croissante, corollaire du développement, produit des villes fragmentées avec une cohésion sociale fragile, un accès insuffisant aux services sociaux de base, une crise des institutions de socialisation, comme la famille, l’école et le quartier et une problématique forte autour de l’emploi, notamment l’emploi des jeunes.
Les événements que nous avons déploré dans notre pays en mars dernier portent la marque de toutes ces fractures.
Le développement de nos villes devra irrémédiablement s’accompagner d’une prise en compte forte de toutes les causes de l’insécurité tel que l’indiquait en 1994, le rapport sur le développement humain de l’Organisation des Nations Unies (ONU), « La sécurité est un droit fondamental et une condition essentielle de tout développement durable des sociétés. »
Mesdames et Messieurs, Chers invités,
Face à la montée des problématiques de sécurité, les modes d’action habituels des Forces de défense et de sécurité, doivent être complétés et renforcés par des actions préventives au niveau local.
L’État du Sénégal, responsable principal de la sécurité, a pris en compte cet enjeu à travers la gouvernance sécuritaire de proximité instituée par le décret 2013-­1063 du 5 Août 2013 portant création de l’Agence d’assistance de sécurité de proximité.
Cette gouvernance sécuritaire participative et inclusive incite au développement d’un partenariat dynamique et actif entre l’État, les collectivités territoriales et les acteurs de la vie sociale tel que stipulé dans l’article 3 du décret précité.
Il s’y ajoute qu’avec l’Acte III de la Décentralisation, l’État du Sénégal s’est résolument engagé dans la territorialisation des politiques publiques. La politique nationale de sécurité n’échappera pas à cette tendance.
Mesdames et Messieurs, Chers invités,
L’implication des collectivités territoriales dans la gouvernance sécuritaire est une posture de bon sens.
En effet, l’échelon local offre un cadre de prise en compte fine des questions de sécurité notamment dans sa dimension préventive tout en donnant la possibilité aux acteurs de créer des cadres de concertation adaptés aux réalités de leurs territoires.
De plus, les Maires ont des compétences en matière de sécurité à travers leurs pouvoirs de police que leur confère le Code général des Collectivités territoriales. A ce titre, ils ont la prérogative « d’assurer le bon ordre, la sûreté, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publics ». Ces pouvoirs doivent permettre aux Maires de gérer leurs territoires, d’améliorer leur cadre de vie et de mener des actions de prévention.
De même, les maires agissent « en sécurité » à travers tous leurs domaines de compétences qui sont autant de leviers de prévention.
Ainsi, toutes les actions qui permettent de préserver les enfants au sein de l’école, les programmes d’éclairage urbain, d’appui à la création d’entreprises par les jeunes dakarois, de financements pour l’autonomisation des femmes, d’octroi de bourses scolaires et de prise en charge sanitaires etc sont des actions de prévention et autant de contributions à l’effort de sécurité.
Cependant, nos actions de prévention ne sont que très rarement fléchées comme ayant une incidence sur la sécurité urbaine. C’est tout le sens de la gouvernance de la sécurité qui doit valoriser ces contributions comme telles et ainsi mieux aider les acteurs à prendre conscience de leur apport dans la prévention et à la sécurité.
Mesdames et Messieurs, Chers invités,
Nous sommes dès lors face à plusieurs défis :
La reconnaissance du rôle des autorités locales en matière de sécurité. Dans ce cadre, la question de la police municipale est centrale.
L’organisation de la gouvernance locale de la sécurité urbaine et ses modalités de fonctionnement ;
La participation des citoyens à cette gouvernance ;
La formation des acteurs « non traditionnels » de la sécurité entre autres ;
Je suis heureuse de voir que ces défis feront l’objet de discussions intéressantes pendant ces deux jours.

Je profite de cette occasion pour lancer un appel à notre Ministère de tutelle, le Ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, et à nos organisations faitières, l’Association des Maires du Sénégal et l’Union des Associations d’Élus locaux, afin cette réflexion engagée par le CHEDS et la Fondation Konrad Adenauer soit soutenue et appuyée. Je rappelle que en 1998 a été créé à Dakar, sous l’impulsion de l’ancien Maire Mamadou Diop, les Forums africains et sénégalais pour la sécurité urbaine, dont les objectifs étaient d’accompagner les Maires dans leur implication dans la gestion des questions sécurité. Nous devons réfléchir à la relance de ces initiatives à l’image du Forum ivoirien pour la sécurité urbaine et du Forum africain pour la sécurité urbaine qui fonctionnent actuellement.

Je renouvelle mes encouragements et mon soutien au CHEDS et à la Fondation Konrad Adenauer dans le renforcement de ce programme d’utilité nationale.

« Ensemble, co-produisons et gouvernons la sécurité dans nos territoires » !

Je vous remercie de votre aimable attention -/-

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