Dépôt des candidatures: L’annonce d’une élection sous tension

Le dépôt des parrainages qui a débuté depuis mardi 11 décembre au Conseil Constitutionnel a fait jaillir toute la rage et la haine de l’opposition envers le pouvoir en place qu’elle accuse de préparer un hold-up électoral. A travers des vidéos qui ont fait le tour du monde, on voit clairement comment la ministre Mimi Touré, mandatée pour représenter la Coalition BBY, a été malmenée par les membres de l’opposition venue déposer leur dossiers de candidatures. Ce sont les forces de l’ordre qui l’ont évacuée avant que le pire ne se soit produit. Des faits qui montrent une certaine animosité de la part de ceux qui s’opposent pour gouverner ce pays. Des faits qui annoncent également des élections sous tensions parce que si à deux mois des joutes de telles bagarres éclatent entre le pouvoir et l’opposition, attendons-nous à voir une campagne électorale avec beaucoup de violences.

Aujourd’hui, nous assistons à une autre époque de notre histoire où l’Assemblée nationale a fait passer la Loi sur le parrainage qui est un moyen de distiller les candidatures pour ne retenir que celles qui auront le nombre de parrains exigé. Force est de constater que cela va alimenter les frustrations surtout du coté de ceux qui n’auront pas pu trouver le nombre de parrains demandé.

Egalement, le fait que l’Etat va disposer des informations sur les listes de parrainages ne rassure pas cette opposition en perte de vitesse qui avait d’autres voies et moyens pour annuler cette Loi mais ne l’a pas fait. En effet, certains spécialistes évoquent la thèse de l’annulation de la Loi en invoquant la violation de données secrètes des citoyens. Parce que c’est ce qui va se passer avec ces listes de parrains ou l’on a écrit les informations sur l’identité de millions de Sénégalais. Mais dans ce cas de figure ce sera à travers les juridictions internationales que ce combat devra être mené.

Mais avec ces dépôts de candidatures déjà entamés, ce qui est sûr est que l’opposition a fait l’affaire du regime en le suivant dans ce jeu de sélection qui ne retiendra que ceux qui auront 65 000 parrains et plus.

Par conséquent, ce processus va donner naissance à des frustrations et des allégations qui peuvent être négatives dans le déroulement des élections présidentielles de 2019. Nous devons nous attendre à voir plus de violence lors de ces élections où l’Etat a déjà pris des mesures d’urgence en installant de nouvelles caméras de surveillance qui traduisent une vigilance de sa part face à des élections sous tension.

Abdourahmane SY