Dès son élection, le Président de la République du Sénégal doit, conformément à la Constitution, fournir une déclaration de patrimoine. Cette exigence, énoncée à l’article 37, alinéa 3 de la Constitution, stipule que le nouveau président doit présenter par écrit une déclaration détaillée de ses biens au Conseil constitutionnel, qui en assure la divulgation publique. Cette procédure vise à garantir la transparence concernant les avoirs détenus par le chef de l’État au moment de son accession au pouvoir. Pendant la récente campagne électorale, le candidat Bassirou Diomaye Faye, finalement élu, a pris l’initiative de rendre public son patrimoine, bien que cela diffère de la déclaration officielle requise par le Conseil constitutionnel. Cette mesure visait à accroître la transparence et à prévenir d’éventuels conflits d’intérêts. Cependant, malgré son appel à ses concurrents pour qu’ils fassent de même, aucun autre candidat n’a suivi son exemple. Cette initiative soulève une réflexion plus large sur l’efficacité et la portée de la déclaration de patrimoine telle que prévue par la Constitution. En effet, bien que la loi exige une déclaration en début de mandat présidentiel, aucune disposition similaire n’est prévue pour la fin du mandat. Ce manque de suivi rend difficile l’évaluation de l’évolution du patrimoine du président pendant son mandat, limitant ainsi la capacité de juger de l’intégrité de ses acquisitions. La déclaration de patrimoine de l’ancien président Macky Sall, effectuée en 2012 et rendue publique par le Conseil constitutionnel, illustre la mise en œuvre de cette obligation constitutionnelle. Cependant, l’absence d’une mesure comparable en fin de mandat, qui permettrait de comparer directement le patrimoine au début et à la fin, met en évidence une lacune significative dans le dispositif actuel. Cela suggère qu’une révision constitutionnelle serait nécessaire pour combler cette lacune en imposant au président sortant de déclarer son patrimoine avant de quitter ses fonctions, offrant ainsi une vision complète et transparente de l’évolution de ses biens pendant son exercice du pouvoir. La déclaration de patrimoine du président Macky Sall, telle qu’elle a été présentée, comprend divers biens immobiliers, des participations dans des sociétés ainsi qu’un parc automobile. Voici un résumé de son patrimoine tel qu’il a été déclaré :
Biens Immobiliers
Immobilier Direct :
Villa à Dakar, Patte d’Oie : Un terrain de 205m² acquis en 1998 et une villa construite en 2001 grâce à un crédit de la Banque de l’Habitat du Sénégal.
Terrain aux Almadies : Un terrain nu de 2069m² obtenu en 2004, estimé à 200 millions de francs CFA.
Terrain à Sébikotane : Bail sur un terrain de 9 hectares pour exploitation agricole acquis en 2004.
Villa à Niague : Acquise en 2004, sur un terrain de 240m², pour 12 millions de francs CFA.
Deux propriétés sur la Petite-Côte : Incluant une villa R+1 acquise en 2003 et une autre villa acquise en 2002.
Terrain à Fatick : Un terrain nu de 1200m² estimé à 6 millions de francs CFA.
Villa à Fenêtre Mermoz : D’une superficie de 699m², acquise en 2006 à 130 millions de francs CFA.
Immobilier Indirect :
Mention d’une villa à travers une SCI, sans détails supplémentaires.
Sociétés
SCI Bilbassy : Possession de 60% des parts, le reste étant détenu par son épouse.
M3 Consult Sarl : Détention de 70% des parts d’un cabinet de consultance inactif.
Parc Automobile
Total de 35 véhicules : Comprenant 4 véhicules personnels et 31 véhicules offerts par des soutiens en 2011.
Bien à l’Étranger
Appartement à Houston : Un appartement de 300m² acquis en 2002, devenu propriété pleine en 2017 après remboursement d’un prêt.
Biens de l’Épouse, Marième Faye Sall
Deux villas R+1 : L’une à Sacré-Cœur 3 et l’autre à la cité Comico, estimées respectivement à 80 et 90 millions de francs CFA.