Le Conseil constitutionnel a rendu son verdict relatif à l’élection législative du 31 juillet 2022, confirmant ainsi le formidable travail effectué par les démembrements administratifs chargée de la gestion et du contrôle du processus électoral. Alea jacta est !
Les élections législatives du 31 juillet 2022 auront encore confirmé et affirmé la santé de la démocratie sénégalaise, en dépit des arguties, autres argumentations biaisées de quelques martiens qui n’ont eu cesse de clamer que notre pays est une dictature, après avoir agité toutes les géhennes catastrophistes promises au pouvoir et à ses partisans, avant et pendant leurs campagnes « présidentielles » avant l’heure. Avec des leurres et des heurts. Mais sans lueurs sur l’essence, la nature même d’une élection législative !
Le verdict sans appel du Conseil constitutionnel confirme la Commission nationale de recensement des votes. Avec des chiffres qui parlent. Des chiffres d’un silence bavard. Tellement bavard. La coalition de Yewwi Askan wi aidée par Wallu, quelques universitaires imprudents, plus présents dans les plateaux et les réseaux sociaux que derrière les chaires des facultés, avec des réactions spontanées obérant et obstruant toute réflexion objective, des « société-civilards » – permettez le néologisme, ont fait dire à ces chiffres leur propre rêve, leur propre désir avec des inclinaisons partisanes. Souvent leurs positions découlent plus de leurs peurs mâtinées d’équilibrisme pour se mettre à l’abri des coulées d’insultes du « lumpenprolétariat numérique » habitant le temple de la secte de Ousmane Sonko et Consorts.
Or donc que disent les chiffres officiels à l’issue des élections législatives pour les trois grandes coalitions, au moins ? Que la coalition Benno Bokk Yakaar arrive en tête avec 1 518 137 voix, suivie de la coalition Yewwi Askan wi avec 1 071 137 voix. Quant à Wallu, elle engrange 471 517 voix. Par un curieux anachronisme, des responsables de Yewwi relayés par des analystes à la propreté et probité intellectuelles ombrageuses, des scrutateurs électoraux à la neutralité suspecte et des apôtres du « dégagisme » versatile se sont mis à célébrer la victoire d’une défaite, au grand dam de ce que disent les chiffres avec une clarté… mathématique. Entre les voix de Benno Bokk Yakaar et celles de Yewwi Askan wi, il y a une différence de 446 998 voix. Oyez donc les bien-pensants de l’opposition, sous diverses nuances, nous dire, par le miracle et le mirage de la parole et par le biais de pensées paresseuses, que la boule de bowling Benno Book Yaakar qui a renversé victorieusement les quilles électorales est de la gnognote face à la bulle Yewwi Askan, avec un secours et un concours du Président Wade, plus que la coalition Wallu d’ailleurs ! Allez savoir !
Derrière les chiffres issus du scrutin du 31 juillet 2022 se cachent des réalités et des vérités ensevelies par des vacarmes enfantés par des postures et des positions caricaturales, de cécités volontaires, des Fake news, des fabrications d’impostures et de mensonges, qui sont des gerçures et des morsures à l’authenticité vraie de la politique. De quoi semer le désamour avec la politique ! Ousmane Sonko, absent de la liste électorale de Yewwi Askan wi, avait fait sa campagne présidentielle prématurée. Après avoir parcouru le Sénégal, il en est revenu avec 1 071 137 voix qu’il partage avec de potentiels futurs candidats à la présidentielle de 2024. Les chiffres sont muets sur la valeur intrinsèque du candidat Sonko à l’issue de sa « Présidentielle » pour laquelle il a fait campagne avant l’heure. N’oublions jamais qu’une campagne présidentielle est un rendez-vous entre un homme et des électeurs qui peuvent être aussi des élec-tueurs !
ÇA PROMET !
Quel est donc le poids électoral réel du leader de PASTEF sur les 1 071 137 voix de Yewwi Askan wi qui compte en son sein Taxuwu Sénégal de Khalifa Sall, prétendant au « khalifat républicain », le Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR), le Grand Parti, le « cocu des législatives », de Malick Gakou, qui n’a pas enterré son ambition et d’autres possibles aspirants et soupirants pour le fauteuil présidentiel ? Autant donc faire remarquer que les chiffres de Yewwi Askan wi constituent un « arbre électoral » qui cache une « forêt présidentielle » ! Ajoutez-y, la candidature, probable parmi les probabilités électorales, de Karim Wade, l’exilé (in)volontaire à Doha, qui constitue la bataille politique de la vie et de vie de l’ancien Président Abdoulaye Wade. Après le beau temps des législatives, le futur orage vers la présidentielle de 2024. Que ça promet donc !
Ne quittons pas le royaume des chiffres ! Sur 7 036 466 inscrits sur la liste électorale, quelque 3 279 110 électeurs s’étaient rendus aux urnes. Soit 3 757 356 Sénégalais inscrits constituant un vivier électoral dormant. Malin qui pourra exactement dire en direction de la présidentielle à qui bénéficiera ce bassin électoral ! Mais un constat tout de même : en battant campagne pour donner aux législatives une allure présidentielle, Ousmane Sonko du PASTEF, pour reprendre le jargon de la téléphonie, a épuisé son crédit. Il s’est investi physiquement. Il a épuisé tous les thèmes et les stratégies de sa prochaine campagne. Tout le contraire du Président Macky Sall qui ne s’est pas investi physiquement dans la campagne. Or, quoiqu’on puisse dire, l’homme est une bête des foules, un efficace géologue de la cartographie électorale sénégalaise. Les campagnes électorales, leurs ressorts, contours et pourtours, ses pièges et ses cibles, il en connaît pour en avoir conduit de victorieuses sous Wade et à son accession à la magistrature suprême.
D’ici 2024, le Président Macky Sall est et sera fortement attendu. Il fera face encore et encore à la bronca électronique, une marque déposée de l’opposition dite radicale. Alors, il devra alors faire sien le fameux constat de Nietzsche pour qui « celui qui sait défendre sa cause et qui en a conscience fait généralement preuve d’un esprit conciliant envers ses adversaires ». Dans les réseaux sociaux, ses adversaires et leurs relais numériques anonymes font se défouler derrière leurs ordinateurs, avec comme munitions politiciennes, le lynchage plutôt que la discussion instructive au bout de leurs clics. Ils y iront avec leurs vapeurs populistes et leurs accusations sans preuves. Ils dresseront leurs stands politiciens aux contenus disparates qui, au final, n’alimenteront que le néant. Le négationnisme. Face même à d’évidentes évidences. Il lui faudra quand même penser à ce Sénégal riche et fécond où « les intelligences ne manquent pas ». Les talents aussi. Ce Sénégal qui ne demande que ce que Victor Hugo appelle « l’impulsion sympathique (…) l’encouragement enthousiaste… ».
A l’heure où le Sénégal a atteint sa vitesse de croisière dans sa révolution infrastructurelle, où d’indéniables bonds en avant ont été enregistrés dans presque tous les secteurs de la vie nationale, où un nouvel horizon le propulse parmi les futurs proches dragons, grâce au pétrole et au gaz, objets de toutes les convoitises, aimons davantage ce pays, d’un amour même tyrannique !