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Cola: les industries pharmaceutiques de plus en plus attirées par la noix

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Les importations de la noix de cola ont augmenté dans le monde. L’industrie pharmaceutique s’intéresse tout particulièrement à sa composition car « c’est un produit euphorisant et aphrodisiaque, un coupe-faim, un puissant astringent, un antioxydant et un diurétique », explique le docteur Henri Biego, consultant en sécurité alimentaire et directeur exécutif de l’Intercola. Cet amoureux de la noix, qui en consomme « tous les matins », rappelle que les extraits de la cola, dont la couleur varie du rouge au blanc crème en passant par le rose et le jaune, intéressent aussi l’industrie textile, notamment « celle du pagne, qui s’en sert pour la coloration ».

Selon ce spécialiste, la structuration récente de la filière vise aussi à mieux servir l’industrie agroalimentaire, notamment les spécialistes des boissons gazeuses dites colatées. Car si leurs recettes sont tenues secrètes, les noms des géants Coca-Cola et Pepsi-Cola trahissent l’ingrédient principal qui fait le succès de ces boissons. Sa forte teneur en caféine – « 3 % contre 2 % dans le café », confie le docteur Biego – séduit les producteurs de boissons stimulantes et énergisantes. Ces marques ne communiquent guère sur leur approvisionnement ivoirien ou sous-régional, sans doute parce que la traçabilité a longtemps fait défaut. Faute de pouvoir garantir l’origine des produits aux consommateurs, elles s’en sont longtemps remises à des sous-traitants ou sont allées du côté de la Jamaïque, où les premiers colatiers ont été plantés par des esclaves au XVIIe siècle.

Le rendement augmente avec l’âge de l’arbre
L’engouement pour cette culture est « en train de faire bouger les lignes », analyse Mamadou Doucouré, président d’une association de producteurs. C’est le cas en amont de la chaîne, où la cola séduit de plus en plus les producteurs de cacao ivoirien. « Avant, ils s’intéressaient à peine aux colatiers qu’ils avaient sur leurs champs, mais depuis que la demande augmente, ils ont compris l’intérêt et la rentabilité de cette culture qui se prête à plusieurs récoltes dans l’année », explique M. Doucouré. Fait non négligeable, le rendement augmente à mesure que l’arbre vieillit (il peut vivre 100 ans). Si la cola demeure une culture d’appoint pour les planteurs ivoiriens, une nouvelle tendance se dessine néanmoins. Il y a dix ans, seuls 15 % des producteurs de cola pratiquaient la monoculture. Aujourd’hui, ce chiffre est passé à 30 %, indique l’Intercola, dont l’objectif est d’arriver à 50 % d’ici cinq ans.

Avec le monde

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