Alors que le tribunal de Dakar a été pris d’assaut par une foule de parents, de proches, de sympathisants, de curieux, venus des quatre coins du pays pour entendre de vive voix les versions des protagonistes de cette affaire, ceux qui l’ont déclenchée ont brillé par leur absence.
Aucun plaignant à la barre. Pas l’ombre de la dame qui s’est pourtant faite plusieurs fois interviewées pour s’épancher sur le dossier. Que dire de l’autre dont on dit qu’il a accouru de Kaolack pour venir déposer plainte dès qu’il a entendu l’affaire? On aurait dit qu’il avait hâte d’en découdre. Ainsi, les plaignants invisibles, le juge a, comme cela se fait à l’accoutumée, renvoyé l’audience. Et puisque lundi prochain est férié, ce sera le 31 mai prochain, a-t-il décidé. Seulement, il va falloir compter sur la bienveillance de ceux qui ont porté plainte. Car, s’ils ne se manifestent pas le 31 mai prochain, ce sera un nouveau renvoi.
N’étant pas derrière les barreaux, loin des affres de la prison, ils peuvent se permettre de s’absenter, même politiquement. Ils peuvent se rendre invisibles ou même visibles au marché ou n’importe où ailleurs sauf devant la barre, rien ne leur sera reproché ou imputé. Et l’audience sera toujours là à les attendre, disposée à subir une autre absence.
Un autre impair de la Justice que Pape NDIAYE n’aura pas l’occasion de dénoncer. En tout cas pas dans les 15 prochains jours. Lui faire passer la Korité en prison n’a visiblement pas suffi. Il faut aussi lui priver de parole pendant que les procès-verbaux, dont on ne voit aucune signature attestant qu’il y souscrit, sont sur la place publique. La volonté de nuire au journaliste, de le discréditer, est manifeste. Et tous ceux qu’il a eu à égratigner s’y mettent. Heureux de faire d’une pierre deux coups: tenir l’image de Pape NDIAYE et par la même occasion tenter d’écorcher le groupe Wal Fadjri qui lamine ses concurrents.
Si cette affaire était, comme certains l’ont présentée, entre deux citoyens, aujourd’hui la politique y a pris une grande part et est en passe de complètement chasser le droit.