C’est un deuil cruel qui frappe le football sénégalais avec la disparition d’El Hadj Malick Sy Souris. Un homme qui laisse une empreinte durable tant il a imprimé son action dans tout ce qui s’est passé dans notre football depuis six décennies. Comme joueur d’abord et ensuite dirigeant. Au sein de son club , la Jeanne d’Arc et en équipe nationale où il synthétise à la fois les débuts, la réussite et l’exploit .
il est de la sélection qui dispute le match inaugural de l’équipe nationale, le 5 novembre 1961, à Bathurst dans le cadre de la Coupe N’Krumah contre la Gambie. Lors du match retour à Dakar, il marque son premier but en sélection .
Il était le dernier joueur en vie de cette équipe de pionniers qui comprenait notamment Cheikh Thioune, Alioune Guéye Blé, Bouba Diakhao ou Sounkarou Traoré et conduite par l’entraîneur Raoul Diagne.
Il fait ensuite partie de l’équipe lauréate du tournoi de football des Jeux de l’Amitie en 1963 à Dakar. Souris -un surnom qui lui a été donné par son institutrice française et qu’il a assumé-
met un terme à sa carrière internationale , le 29 mars 1965, dans sa 28 eme année, à l’issue d’un match perdu contre la Guinée (0-3), en éliminatoires des 1ers Jeux africains de Brazzaville. Au total, il a porté une trentaine de fois les couleurs nationales de 1961 à 1965.
Après des études supérieures et un diplôme de l’Ecole nationale des Impôts en France, s’ouvre avec le retour au pays , une carrière de dirigeant aussi bien dans son club qu’au niveau national. Le poste de Président est fait pour lui aussi bien au sein des « bleu blanc » , qu’à la fédération où il a été deux fois président. De 1990 à 1992 et de 2000 à 2002.
En 2001, il enrôle un entraîneur sans état de service notable: Bruno Metsu. Il a la main verte puisque l’entraîneur français se révèle être une bonne pioche pour l’équipe nationale qui atteint la finale de la CAN en 2002 et qui marque les esprits en parvenant en quart de finale de la Coupe du monde après avoir réussi l’exploit de se qualifier.
Dans l’équipe de 2002, figuraient des joueurs issus du Centre Aldo Gentina, une « académie « qu’il avait créée avec le soutien de l’As Monaco. Il s’agit notamment de Tony Sylva, Moussa Ndiaye ou Salif Diao.
Le Président Souris cultivait l’amitié, la fidélité et la reconnaissance. Il évoquait souvent l’action bienveillante de ses maîtres d’école et de dirigeants sportifs qui lui ont inculqué des valeurs qui ont balisé sa route.
✓ Ses instituteurs Alassane Ndiaye Allou (célèbre radio reporter ) ou Alioune Badara Mbengue (devenu ministre à l’indépendance ) et des dirigeants de la JA notamment Gabou Sarr, Ndiaga Fall , Samuel Lopes, ou Tonton Dramé ont été des références et des modèles pour lui.
La dernière sortie publique du Président a été la dédicace de son autobiographie, le 9 décembre dernier. Il avait stoïquement supporté sa maladie pour présenter son ouvrage , une autobiographie titrée : « un homme arc-en-ciel au service de son pays. »
Le brillant footballeur et dirigeant, inspecteur des impôts dans le civil, avait également servi son pays dans l’administration où il occupa les postes de ministre du Tourisme et de Directeur de l’Office des postes et télécommunications .
Président, vous avez été utile avec noblesse à notre pays et à notre football . Reposez en paix.