Déthié Faye Président de la CDR/FONK SA KADDU : « je suis candidat … »

Le processus électoral fait l’objet de beaucoup de contestation, qu’est qui explique cela ?

Vous savez que la tradition voulait qu’à l’issue de chaque élection que les acteurs politiques se mettent autour d’une table pour discuter, échanger et voir comment améliorer les dispositions du code électoral pour que nous puissions régulièrement avoir des élections transparentes. Il se trouvait qu’à l’issue des élections législatives du 30 juillet 2017, tous les Sénégalais avaient constaté de multiples dysfonctionnements dans l’organisation des élections caractérisées entre autres par le fait que près d’un million de Sénégalais n’avait pas pu retirer leur carte d’électeur. Cela a fait que toute la classe politique avait dit plus jamais cela. C’est dans ce cadre qu’une concertation a été initiée par le gouvernement pour examiner les dysfonctionnements notées ; et préconiser des solutions pour qu’un tel désastre ne puisse se reproduire. Il faut dire que beaucoup d’acteurs politiques avaient compris l’importance de l’enjeu et avaient répondu à l’appel. Malheureusement, le terrain politique au Sénégal étant caractérisé par le déficit de confiance entre acteurs politiques, une bonne franche de la classe politique aussi avait refusé de répondre à cet appel pour la concertation autour d’un processus électoral.

 Est-ce que vous êtes candidat à l’élection présidentielle ?

J’ai fait retirer les fiches de parrainage, je suis sur le terrain avec plusieurs équipes qui sont entrain de collecter des signatures.  Cela signifie  donc,  comme tous les autres qui  ont fait la même chose, je suis candidat à la candidature. Mais, il faut préciser que la CDR est dans une coalition qui s’appelle Union pour Alternative Démocratique et Citoyenne, une coalition dont  je coordonne les activités. Vous comprendrez donc que la candidature définitive qui sera retenue par cette coalition pourrait être la mienne comme pourrait être une autre, parce que nous la retiendrons sur la base d’un  consensus. La coalition est disposée à rencontrer toutes les autres coalitions et tous les autres candidats qui le souhaitent, pour éventuellement avoir des convergences autour d’un projet de société, qui prennent en compte les ruptures attendues par le peuple du Sénégal.

QUE PENSEZ-VOUS DU PARRAINAGE?

Moi, je coordonne le pole des non aligné. Donc, dans le cadre des concertations, nous nous sommes battus de toutes nos forces pour nous opposer au parrainage. Nous avions effectivement dit que le parrainage constituait une remise en cause de la mission fondamentale et des droits fondamentaux des partis politiques, parce qu’on prend un parti politique, on le met aujourd’hui au même pied d’égalité qu’un citoyen qui n’a aucune organisation, qui n’a pas de parti politique, mais un simple citoyen a les mêmes droits maintenant que n’importe quel parti politique et le parti politique a des obligations que le citoyen ordinaire n’a pas. A partir de ce moment, l’objectif du gouvernement est de réduire le nombre de candidatures.

EN TANT QUE PRÉSIDENT DE LA CONVERGENCE POUR LA DÉMOCRATIE ET LA RÉPUBLIQUE, VOTRE ANALYSE PAR RAPPORT A LA GRÉVE DES ÉTUDIANTS ORIENTES DANS LE PRIVE ?   

Nous manifestons notre solidarité à ces étudiants et aux parents y compris moi, nous invitons le gouvernement à prendre cette question comme une question prioritaire. Le pays compte beaucoup sur l’éducation pour son développement demain. Il faut que le gouvernement s’entende avec les écoles privées,  fixer un taux afin de désamorcer la crise.

 CHEIKH DIOP, L’HOMME QUI S’EST IMMOLE PRES DU PALAIS ET LA FEMME QUI A ASPERGE DE L’ESSENCE A SON MARI AVANT DE METTRE LE FEU DANS LA CHAMBRE.QU’EST CE QUE VOUS PENSEZ DE CES ACTES ?

Je l’ai appris avec beaucoup de peine. Le Sénégal ne connaissait pas certaines pratiques, cela montre que la société Sénégalaise entre dans d’autres phases que nous ne connaissions pas. Tuer une personne ou se faire tuer est un acte ignoble, il faut impliquer toutes les couches qui sont susceptibles d’apporter des solutions pour que nous puissions apporter le remède qu’il faut. Je prie pour eux, que Dieu les accueille au paradis.

QUELLE EST VOTRE MESSAGE POUR LE PEUPLE ?

Me féliciter de la sérénité du peuple Sénégalais, malgré les agitations de nos acteurs politiques. J’invite les citoyens à aller retirer leur carte d’électeur. La question du parrainage a posé beaucoup de problèmes au Sénégal, il y a de suspicions, un manque de confiance, c’est la raison pour laquelle, il appartient au conseil constitutionnel de prendre très tôt les dispositions qui permettront de rassurer la classe politique. S’il se hasarde à s’enfermer et  valider par lui même le parrainage pour ensuite, dès le lendemain, publier une liste des candidats retenus, les candidats recalés  vont créer des problèmes. Il doit communiquer très tôt avec l’opinion. Dire à l’opinion qu’elle est le dispositif que le conseil constitutionnelle va mettre en place pour que la procédure de validation des candidatures soit une procédure transparente. Comment ?  En ayant une commission que le conseil constitutionnel désigne et demander à chaque candidat d’avoir son représentant au niveau de cette commission pour assister à la procédure de validation pour que chaque candidat pour qui  on validera la candidature que tous les autres candidats puissent savoir que c’est fondé, pour que tous candidats pour qui la candidature sera rejetée, que ce candidat sache effectivement c’est fondé, mais les autres candidats aussi sachent  qu’effectivement c’est conforme aux textes en vigueur.

Entretien réalisé par Mamadou Lamine Diédhiou