Les hommes n’ont pas le monopole de la compétence ou de la rigueur. Ils ne sont pas les seuls capacités pour défendre l’intérêt de tous. La gestion de la cité peut valablement se faire en parfaite complémentarité des deux sexes. La complémentarité peut aller plus loin que l’égalité tant réclamée, puisqu’elle concerne une gestion intelligente des relations interpersonnelles. Hommes et femmes doivent se compléter dans un esprit d’équité, la main dans la main, pour servir la famille dans une société ou encore la nation dans un État.
Notre société a tout intérêt à accompagner la femme à se hisser à un niveau d’éclosion de ses capacités intrinsèques dont l’humanité a grandement besoin.
Il y a encore du chemin à faire.
Cependant, la gestion essentiellement élitiste des questions des femmes qui propulse quelques individualités au-devant de la scène n’est pas la plus appropriée dans un contexte de cohésion sociale.
Mêmes si les élites peuvent tirer la masse vers le haut, elles ne constituent pas la masse. En l’espèce, au moment où certaines individualités travaillent qualitativement à améliorer les conditions de vie des femmes, d’autres qui s’expriment au nom des femmes ont tendance a desservir le combat pour cette noble cause à travers leurs méthodes et éléments de langage.
Elles donnent l’impression de combattre un modèle de société sans avoir le courage d’en proposer un autre. Elles veulent abuser de raccourcis légaux sans faire l’effort d’une inclusion sociale. Elles développent maladroitement la théorie du complot, opposant hommes et femmes. Elle dressent, très souvent, un tableau sombre des relations sociales, propice à la guerre des sexes.
Je m’oppose à cette démarche. J’en appelle à plus de retenue et de respect pour la cause des femmes.
Il faudra avoir le réflexe de poser les débats au niveau des différents segments de la société. Ces débats doivent s’instaurer au nom de l’émancipation d’une société qui est en harmonie avec ses propres réalités évolutives et non au nom d’une lutte contre une composante de cette société en faveur d’une autre.
Les raccourcis utilisés à travers des lois qui font le bonheur d’hommes et de femmes politiques en quête d’un retour d’ascenseur doivent être gérés avec responsabilité. La discriminion positive peut, certes, aider à faire avancer les choses mais l’abus la rendra négative contre une société qui a besoin d’évoluer par la force du dialogue et du partage.
Ils sont bien cyniques, ces hommes qui violent, tuent et maltraitent les femmes comme le sont également ces femmes qui ébouillantent leurs co-épouses, maltraitent leurs domestiques, mutilent, tuent et agressent.
Les femmes constituent une cible privilégiée aussi bien par les femmes elles-mêmes que par les hommes. Même si la violence exercée par les hommes contre les femmes n’est en rien comparable aux autres violences. Elle est presque permanente et particulièrement ignoble.
Il est temps que cela cesse.
Ils sont également bien cyniques, ces hommes et ces femmes qui s’en prennent aux autres personnes vulnérables telles que les enfants, qu’ils soient dans les foyers ou dans les lieux du savoir, les personnes traînant un handicap physique ou mental, les personnes âgées, les démunis, les minorités…
Il est temps de combattre le cynisme dans toute son expression et par rapport à toutes ses victimes.
Les femmes n’ont pas seulement à défendre la femme, idem pour les hommes.
Nous devons, la main dans la main, travailler à extirper de notre société toutes les formes de violence et à veiller à ce que la justice soit rendue à toutes les victimes.
Thierno Bocoum