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Santé: pour la deuxième fois, un patient atteint du VIH est en rémission totale

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Dix ans après le premier cas confirmé, une étude publiée dans la revue scientifique Nature révèle l’existence d’un second patient guéri du virus du VIH/Sida. Une nouvelle très importante pour la communauté scientifique, mais qui ne présage cependant pas d’une révolution dans la prise en charge des malades.

Après le « Patient de Berlin », voici le « Patient de Londres ». Lui aussi voit son identité gardée secrète et comme son ainé, il est parvenu à vaincre le virus du VIH/Sida. Ce sont les deux seuls cas connus dans le monde à ce jour.

Aujourd’hui, en effet, on ne guérit pas du VIH, on le contrôle. Les traitements à base d’antirétroviraux (ARV) permettent de réduire le nombre de virus dans l’organisme, jusqu’à les rendre indétectables. Si le traitement est correctement suivi, on peut ainsi vivre tout à fait correctement avec la maladie. Mieux, si la charge virale est indétectable, le virus est même intransmissible, qu’il s’agisse de la mère à l’enfant ou lors de relations sexuelles non protégées. Cependant, même dans ce cas-là, on ne considère pas la personne comme guérie. Le virus est toujours présent dans son organisme, même si c’est en dose infinitésimale.

Une greffe de moelle osseuse d’un donneur immunisé

Ce deuxième cas de rémission est donc très intéressant pour la communauté scientifique. Après le « Patient de Berlin », il montre que la guérison est possible ; d’autant plus que les deux approches de traitement sont similaires. Ils ont en effet tous les deux subi une transplantation de moelle osseuse pour traiter un cancer du sang dont ils étaient également victimes. Ces transplantations ont toutefois une particularité : les donneurs étaient porteurs d’une mutation génétique rare qui les immunise contre le VIH.

Cette mutation rend inopérant un récepteur qui se situe sur les cellules, que le VIH utilise comme porte d’entrée pour les contaminer. CCR5, c’est le nom de ce récepteur, est inopérant chez les donneurs, ils ont donc une défense innée contre le virus. C’est d’ailleurs cette approche qu’avait utilisé He Jiankui, le scientifique chinois à l’origine de la naissance des deux premiers bébés génétiquement modifiés qui avait fait scandale. Il avait modifié leurs génomes pour « désactiver » ce récepteur et donc immuniser ces deux enfants face au VIH.

Des cas difficiles à généraliser

La particularité des patients de Londres et Berlin, c’est que cette greffe de moelle osseuse leur a donné cette immunité. Le dernier en date a ainsi poursuivi son traitement antirétroviral durant seize mois après la transplantation, avant de l’arrêter. Un an et demi plus tard, sa charge virale est toujours indétectable, il est donc considéré comme guéri.

On le voit, cette réussite est avant tout un cas particulier, dont il est difficile d’imaginer la généralisation. Très intéressante scientifiquement, elle peut aiguiller les chercheurs sur de nouvelles pistes thérapeutiques, mais on n’est encore qu’au stade de la recherche fondamentale. Pour gagner le combat contre le VIH/Sida sur le terrain, il n’y a pas de secret. La généralisation de la prévention, du dépistage, et de la mise sous anti-rétroviraux, avec un suivi correct des malades restent les méthodes les plus efficaces. Sur ce point, beaucoup reste encore à faire. 37 millions de personnes vivent avec la maladie dans le monde, mais seules six sur dix bénéficient d’un tel traitement.

rfi

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