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Démocratie et État de droit sous le magistère du duo Diomaye-Sonko
La reddition des comptes, la responsabilité et la transparence sont des piliers fondamentaux du concept d’accountability. Elles interrogent le pouvoir, le leadership, le contrôle, la responsabilité individuelle et collective, ainsi que les mécanismes d’évaluation de la performance dans les institutions. Plus largement, cette exigence de rendre compte s’inscrit dans une philosophie du vivre-ensemble et couvre des domaines variés : politique, économie, société, environnement et éthique.
*Chers compatriotes,*
La justice ne doit jamais être instrumentalisée à des fins de persécution politique. Pourtant, nous assistons aujourd’hui à un spectacle inquiétant où l’arbitraire et la manipulation judiciaire deviennent monnaie courante. Un seuil critique est en train d’être franchi, illustrant une tactique bien connue : le * »lawfare »* – l’utilisation de la justice comme arme pour écarter des adversaires politiques.
Cette stratégie commence par des accusations sans fondement, relayées par des campagnes médiatiques incessantes visant à discréditer les cibles. S’ensuivent des procédures judiciaires interminables, des incarcérations et des condamnations pécuniaires. Le débat politique est ainsi confiné aux tribunaux, au détriment du pluralisme démocratique.
Les exemples sont nombreux. Le cas du député Mouhamadou Ngom est une aberration sans précédent : la levée de son immunité parlementaire a été décidée sans motif valable. D’autres figures politiques et médiatiques subissent le même sort : le maire de la ville de Dakar Barthélémy Dias, l’ancien ministre des Sports Lat Diop, l’ex-député et président du groupe parlementaire de Benno Moustapha Diakhaté, l’ancien ministre-conseiller Omar Sow, ainsi que plusieurs journalistes et chroniqueurs, simplement pour avoir exercé leur droit constitutionnel à la liberté d’expression.
Nous ne pouvons accepter qu’un État de droit soit ainsi fragilisé. Une démocratie véritable repose sur le respect des libertés fondamentales et sur une justice indépendante et impartiale. Comme le disait Michel Barnier :
« La fermeté de la politique pénale est indissociable du respect de l’État de droit, et dans ses principes d’indépendance et d’impartialité de la justice, que nous devons défendre avec vigueur et abnégation. »
*Un gouvernement à la dérive*
Pendant ce temps, la gouvernance actuelle se distingue par un amateurisme alarmant. La lecture des comptes rendus du Conseil des ministres laisse perplexe : des décisions précipitées, des mesures incohérentes et une absence criante de vision stratégique. Autour du Premier ministre, un cercle restreint s’agite dans une spirale d’accusations, de promesses creuses et de décisions improvisées, ignorant totalement les réalités complexes d’un monde en mutation.
Le Premier ministre semble vouloir concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. Peut-on sérieusement prétendre être compétent dans autant de domaines à la fois ? La récente note circulaire du ministre du Travail illustre cette dérive autoritaire, ouvrant la voie à une forme de néo-esclavagisme institutionnel encore plus pernicieuse que la précédente.
Loin de répondre aux préoccupations des citoyens, ce gouvernement se laisse dicter son agenda par les réseaux sociaux, cédant à la peur de décevoir une base militante qu’il croyait acquise. Cette vulnérabilité est rapidement exploitée par ses partisans les plus fanatiques, créant un climat où toute remise en question est perçue comme une trahison.
*L’histoire s’écrit chaque jour*
Un mandat présidentiel ne se juge pas à ses slogans de campagne, mais aux actes posés jour après jour. Ceux qui gouvernent aujourd’hui doivent se rappeler qu’ils seront, tôt ou tard, jugés par l’histoire.
Fait à New York,
*Alioune Fall Diop dit Mohamed*
Professeur de sciences
Dorisdiop@gmail.com