La presse sénégalaise n’a pas été épargnée par les tensions politiques. Des journalistes ont été agressés lors des manifestations. Si cela ne vient pas de la police, les coupables sont des membres du pouvoir ou de l’opposition. Elle n’est pas seulement physique ou verbale. Il y a eu aussi plusieurs arrestations. Les concernés sont obligés de ne pas se prononcer sur les sujets qui font qu’ils ont maille à partir avec la justice. Alors que ce sont des questions d’actualité de premier plan.
La dernière mesure restrictive contre la presse est venue du ministre de tutelle qui a décidé de suspendre le signal de Walf. Alors que c’est l’organe de régulation qu’est le CNRA qui était censé prendre une telle mesure. Des abus qui font que certains questions sont éludées par les journalistes comme celle relative aux nervis. De peur d’être convoqué par la police ou de voir son outil de travail être suspendu. Alors que la presse fondait beaucoup d’espoir sur l’adoption du nouveau code régissant le secteur, la carte délivrée par les autorités s’est retournée contre elle. Des journalistes qui remplissent tous les critères ont été arrêtés pour exercice illégal de la profession parce qu’ils ne détenaient pas le précieux sésame.
La presse est ainsi entre deux feux. D’un côté, il y a une opposition qui est allergique aux critiques et qui qualifie tout ceux qui se risquent à le faire d’être à la solde du régime. De l’autre, il y a un pouvoir répressif qui ne tolère aucune information qui met en cause sa responsabilité dans les émeutes. Ce qui se reflète dans les derniers classements de reporters sans frontières. Le Sénégal a dégringolé alors que notre pays a souvent fait office de modèle concernant le respect de la liberté de presse dans le continent.