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Décès de Sidy Lamine Niass: La perte d’un héros de la démocratie et de la religion 

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Ce 04 décembre 2018 restera à jamais gravé dans la mémoire des Sénégalais. L’un des illustres fils de notre patrie s’en est allé. Sidy Lamine Niass ne sera plus parmi nous. Dans cette période de pré-campagne où l’on s’attendait à voir l’homme dans ses facettes de grand journaliste qui n’a jamais cessé de se battre au nom de la vérité, le fondateur et Pdg du Groupe Walfadjri a tiré sa révérence. On retiendra de lui, qu’il a été un leader dans la lutte pour l’établissement d’une démocratie solide doublé d’un défenseur de la noble cause de l’Islam. 

Sidy Lamine Niasse, fondateur et dirigeant du Groupe Walf Fadjiri, aura été de tous les batailles de ces trente dernières années. Pour l’avènement d’une presse libre et indépendante dans notre pays, le petit fils de El Hadj Abdoulaye Niass  avait en plus de son posture de guide religieux, incarné le rôle de patriote envers son pays en faisant de la plume son instrument contre le faux. Ainsi, il aura participé à toutes les luttes pour la liberté  menées durant ces trois décennies à travers les médias ainsi que sur le terrain. Sa carrière professionnelle qui commence par l’enseignement de l’arabe de 1971 à 1975, va le conduire en Egypte où il étudie le Droit et la Jurisprudence Islamique à l’université Al-Azhar du Caire. «Comme beaucoup de jeunes d’origine maraboutique de sa génération, il a voulu élargir son horizon intellectuelle et sa connaissance du monde islamique au sein duquel les débats d’idées tournaient non seulement autour des questions de la foi et du rituel, mais aussi autour des problèmes politiques et sociaux, et de la place de l’Islam dans un monde dominé de plus en plus par un matérialisme souvent destructeur des valeurs spirituelles, sociales et humaines». Revenu au Sénégal, au début des années 1980, Sidy Lamine Niass est préoccupé par la condition du marabout et de l’arabisant.  Ainsi, il s’engage  pour la réhabilitation de la langue arabe dans son pays où le français règne sans partage au sein de l’administration.

C’est cet engagement qui amène Sidy Lamine Niass à se lancer dans la presse. En janvier 1984, il crée le bimensuel Wal Fadjri. (mots arabes signifiant l’Aurore) qui devient hebdomadaire en novembre 1987. Au mois mai 1991, le journal devient semi-quotidien paraissant trois fois par semaine. À partir de février 1993, il parait quotidiennement. Sidy Lamine Niass ne voulut pas s’arrêter en si bon chemin. En novembre 1997, il obtient une bande FM (Walf Fm). Et progressivement, il mit en place le premier groupe de presse de l’Afrique de l’Ouest composé d’un quotidien (Walf Quotidien), d’une radio (Walf Fm), d’une télévision (Walf Tv) et d’un site internet. Un groupe de presse qui faisait de Sidy Lamine Niass l’un des hommes les plus influents du Sénégal. Il aura également fait de son Groupe la voix des sans voix, le mur des lamentations des oubliés comme l’a si bien dit Amadou Tidiane Wone.

Et  cette lutte qu’il a toujours menée, l’a conduit à passer des  nuits en prison sous le magistère de Léopold Sédar Senghor (de novembre1979 à novembre 1980). A cause des idées souvent aux antipodes de la bienséance préconisée par le premier Président du Sénégal indépendant, Sidy Lamine est perçu comme un rebelle. C’est cette casquette de contre-pouvoir que l’homme a marqué l’histoire en s’opposant farouchement contre Abdoulaye Wade en 2011 lors des événements du 23 Juin.

Aujourd’hui toute la communauté sénégalaise témoigne de l’importance que la vie de Sidy Lamine Niass constituait.

Maître Ousmane Séye dit de lui, qu’il était un pieux qui avait toujours avec lui un Coran, symbole de la pureté qu’il incarnait. C’est ce héros de la vie politique de ce pays qui n’a jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme pour avertir les Sénégalais sur les gestions nébuleuses de nos chefs d’Etat, qui s’en est allé.

Léona Niasséne et Médina Baye vont inhumer ce mercredi à Kaolack, le journaliste émérite et guide religieux, certainement dans le caveau familial où gît son grand-père Mame Abdoulaye Niass.

Abdourahmane SY

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