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49,3 millions de dollars pour les femmes entrepreneurs

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Washington, 20 août 2020 – L’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures (We-Fi) a annoncé aujourd’hui une troisième série d’allocations de fonds constituée de 49,3 millions de dollars, qui devrait bénéficier à plus de 15 000 entreprises dirigées par des femmes et permettre de mobiliser environ 350 millions de dollars auprès d’autres sources publiques et privées.

Cette série de financements vient répondre aux besoins générés par la crise du coronavirus (COVID-19) dans l’entrepreneuriat féminin, tout en encourageant l’innovation et le développement numérique, les partenariats et le recours à des mécanismes axés sur l’obtention de résultats afin de faciliter l’accès des femmes entrepreneures aux financements.

Ces fonds sont destinés à des programmes qui visent à stimuler l’entrepreneuriat féminin et dont l’exécution sera confiée à quatre banques multilatérales de développement : la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), pour la mise en œuvre de projets en Asie centrale et en Afrique du Nord, la Banque interaméricaine de développement (BID), pour des opérations en Amérique latine, la Banque islamique de développement (BIsD), pour des activités dans des environnements fragiles en Afrique de l’Ouest et, enfin, le Groupe de la Banque mondiale, pour des projets dans la région du Sahel, au Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ainsi que des programmes d’envergure mondiale. Plus de 65 % de ces allocations bénéficieront à des femmes entrepreneures engagées dans des pays à faible revenu (éligibles à l’aide de IDA) et des États en situation de fragilité ou de conflit. Ce troisième cycle de financements porte à près de 300 millions de dollars le montant total des allocations de l’Initiative, avec à la clé des programmes de soutien aux entreprises féminines qui s’étendront à 61 pays.

Dans le monde entier, les femmes entrepreneures sont durement touchées par la crise du coronavirus. De nouvelles données mettent en évidence les effets disproportionnés des mesures de confinement sur les PME féminines. Dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, notamment, environ 60 % des petites entreprises dirigées par des femmes ont perdu leurs sources de revenu, soit un pourcentage trois fois supérieur à celui observé dans les entreprises dirigées par des hommes. Selon des travaux de recherche conduits récemment par la Banque mondiale, le risque de cessation d’activité des entreprises féminines est supérieur d’environ 6 points de pourcentage à celui des entreprises détenues par des hommes.

« À l’heure où nous nous efforçons d’amortir les conséquences de la pandémie de COVID-19 à travers le monde, nous devons agir vigoureusement pour reconstruire mieux. Les graves perturbations économiques causées par la crise de la COVID frappent de manière disproportionnée beaucoup de PME féminines, tandis que de nombreuses femmes perdent leur emploi. Or, l’entrepreneuriat joue un rôle essentiel dans l’autonomisation économique des femmes, en particulier dans les pays en développement. La nouvelle série d’allocations de fonds annoncée par l’Initiative We-Fi financera des actions et un appui qui permettront de soutenir les femmes entrepreneures en cette période difficile et qui contribueront à restaurer leur rôle de moteur d’une croissance économique inclusive », souligne Mari Pangestu, directrice générale pour les politiques de développement et les partenariats à la Banque mondiale, sous l’égide de laquelle est placé le secrétariat de l’Initiative We-Fi.

« La troisième série de financements alloués par l’Initiative We-Fi arrive à un moment plus important que jamais. Je me réjouis de voir nos partenaires d’exécution porter des projets extrêmement ambitieux en vue de soutenir les PME féminines. Qu’il s’agisse de mobiliser le levier des technologies numériques, de soutenir le renforcement des compétences digitales ou encore d’identifier les nouveaux débouchés commerciaux engendrés par la pandémie, tous ces projets vont permettre d’agir en faveur d’un grand nombre de PME dirigées par des femmes dans cette période critique », déclare Matthew Haarsager, secrétaire d’État adjoint par intérim pour les finances et le développement international au Département du Trésor des États-Unis et président du comité de direction de l’Initiative We-Fi.

Voici la répartition des ressources allouées au titre du troisième cycle de financements :

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a obtenu 7,36 millions de dollars au profit d’un programme visant à remédier rapidement aux plus grandes difficultés auxquelles se heurtent les PME féminines dans le contexte de la crise liée à la COVID-19. L’objectif est de déployer des solutions novatrices en faveur de ces entreprises qui permettront : a) d’améliorer leur accès aux marchés grâce à des chaînes d’approvisionnement plus inclusives ; b) d’accroître leur compétitivité, leur potentiel de croissance et leur accès aux financements en renforçant leur capacité à exploiter les technologies numériques et c) de s’appuyer sur des données ventilées par sexe pour améliorer l’efficacité des interventions des secteurs public et privé. Les activités entreprises dans le cadre de ce programme concerneront la République kirghize, la Mongolie, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, l’Égypte et le Maroc.

La Banque interaméricaine de développement (BID) a reçu 14,71 millions de dollars pour un programme visant à soutenir l’accès des entreprises féminines aux financements, aux marchés, aux compétences et aux réseaux, en se concentrant principalement sur les secteurs d’activité technologiques et scientifiques. Il s’agira en priorité d’aider les femmes entrepreneures à traverser la crise économique en cours et à identifier les nouveaux débouchés commerciaux engendrés par la pandémie. Le programme soutiendra des créatrices d’entreprises technologiques et scientifiques à fort potentiel en leur apportant une aide à l’accélération ainsi que des financements d’amorçage et en capital-risque. Il est destiné aux pays d’Amérique centrale, ainsi qu’à l’Équateur et au Guyana.

La Banque islamique de développement (BIsD) s’est vu octroyer une enveloppe de 11,25 millions de dollars pour un programme destiné à soutenir les entrepreneuses de la filière rizicole en Afrique de l’Ouest. Alors que les femmes sont très présentes dans le secteur du riz, elles peinent à améliorer leurs moyens de subsistance en raison du coût prohibitif du crédit, mais aussi de tous les obstacles non financiers qui entravent l’accès des femmes entrepreneures aux ressources, aux actifs et aux marchés. Pour y remédier, le programme s’attachera à soutenir la mise à niveau et la promotion des PME féminines de la filière rizicole en Afrique de l’Ouest à l’aide d’activités de développement des capacités, de financements de contrepartie et d’un accès facilité aux marchés locaux et régionaux. Ces interventions se dérouleront en Guinée, au Niger, au Sénégal et au Sierra Leone.

Le Groupe de la Banque mondiale (Banque mondiale et IFC) a obtenu une enveloppe de 16,01 millions de dollars destinée à deux programmes. Le premier vise à utiliser le levier du numérique en vue de favoriser l’accès aux financements et aux marchés pour les entreprises dirigées par des femmes dans des pays du Sahel. Il s’emploiera notamment à mieux relier fournisseurs et clients dans l’ensemble de la région, à offrir des services et des formations aux coopératives de productrices de beurre de karité (savoir-faire, capacité de gestion, développement de réseaux et outils pour la commercialisation) et à soutenir la numérisation des systèmes de paiement. Le second programme porte sur plusieurs régions du monde et est axé sur l’apport de financements de démarrage en soutien aux femmes entrepreneures. Il a pour objectif de mettre en place un écosystème entrepreneurial inclusif, de combler le déficit de financements et d’accompagner les femmes entrepreneures à l’aide de programmes de renforcement des compétences et de mentorat. Les activités réalisées dans le cadre de ces deux programmes seront menées au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, en Jordanie et en Iraq, ainsi qu’à l’échelle mondiale.

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